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 London bridge is falling down [PV Lilith]

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Esther E. Aldisio

Esther E. Aldisio

[ JOURNALISTE ]
{ ~ La mite ~ }


Messages : 30
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London bridge is falling down [PV Lilith] Vide
MessageSujet: London bridge is falling down [PV Lilith]   London bridge is falling down [PV Lilith] Icon_minitime1Mer 2 Juin - 8:28

« London Bridge is falling down,
Falling down, falling down,
London Bridge is falling down,
My fair lady. »


    Le vieux bonhomme s’avança parmi les rares personnes encore présentes à cette heure de la nuit. Sa carcasse décharnée et rongée par les aspérités du temps avait fini par avoir raison de toute sa bravoure et de toute son insolence. Ces dernières gisaient à ses pieds, tas de cendres qui serait emporté par le vent aux premières lueurs du jour. Il n’y avait plus rien qui comptait réellement, plus rien sur quoi se raccrocher pour espérer un quelconque revirement. Il avait de quoi être fier des courageuses abnégations qu’il avait osé prononcer par le passé, mais maintenant qu’il n’avait plus de quoi se sustenter seul, maintenant qu’il avait besoin de toute cette horreur, il ne pouvait plus rien se permettre. Il était devenu l’esclave de ses bourreaux.
    C’eut été être hypocrite que de continuer à hurler la misère d’autrui alors que l’on est soi-même tombé dedans, indigent aristocrate du caniveau, scintillant au milieu des mégots, des boîtes de bière, et des capotes usagées. Il n’était plus rien. Juste une ombre qui se faufilait parmi les ruelles et les venelles, à la recherche de sa pitance, juste de quoi calmer le feu qui s’était emparé de ses organes et les tordait avec avidité, s’amusant de sa déchéance. Il était tombé bien bas. Le capuchon qui recouvrait sa tête masquait ses yeux ensanglantés par la rage et la haine, tandis que le manque secouait ses entrailles à la recherche de chair fraîche, ayant déjà dévoré tout ce qu’il y avait à prendre. Sa peau pendait maladroitement le long de ses os rongés par les mites de l’opium. Il en avait besoin. C’était nécessaire, vital, il ne pouvait envisager poursuivre les quelques années qu’il lui restait sans elle et il redoutait de ne pouvoir atteindre les ruelles avant que les chaudes flammes de l’enfer n’aient fini de le dévorer.
    Il avait été croyant, autrefois, persuadé que Dieu le protègerait toujours, qu’il serait à l’abri du malheur et de la nécessité du pauvre. Il s’était intimement persuadé qu’en allant prier, qu’en expiant chacun de ses péchés, il aurait de quoi combler le vide qui lui dévorait le cœur. Mais Dieu ne l’avait jamais entendu. Il lui avait envoyé une femme qu’il lui avait reprise à peine quelques années après leur mariage, il lui avait envoyé deux enfants qu’il lui avait volés quelques centaines de jours suivants leurs naissances. Dieu était un traître. Doublé d’un menteur. Il promettait le Paradis à qui le suivrait, mais il omettait de préciser tous les inconvénients de son amitié. Le vieux sentait à ses pieds les lourdes chaînes qui les entravaient, l’empêchant de se mouvoir et d’être libre. Sa foi l’avait emprisonné derrière des barreaux de fer pour l’empêcher de goûter à tout ce que la vie pouvait lui offrir de bon, imperméables à la joie et laissant filtrer la mort, dure et despotique, délaissant les attraits et le désir.
    Il aurait voulu pouvoir toucher du doigt le ciel, pouvoir se prouver l’existence de déités impalpables, continuer à prêcher la bonne parole, mais il n’était plus en mesure de satisfaire la volonté divine, il n’était qu’un pauvre pécheur à la recherche de son bien, incapable de s’accoutumer à ce qu’on ne pouvait lui donner.

    C’était, tout du moins, cette histoire-là qu’il racontait aux jeunots qui vagabondaient autour de lui, lui offrant monts et merveilles et de factices promesses de rédemption. C’était de ces paroles pleine de légèreté et d’insouciance dont il s’enivrait, soir après soir, se délectant de toute cette pourriture, laissant se désagréger son âme et rendant amer et grisâtre le goût des aliments sous sa langue. Il ne voulait plus s’arrêter à ce que la vie lui offrait en surface. Ca ne l’intéressait pas et ne l’avait jamais intéressé. Il avait envie de plus. Il avait envie de sentir couler dans ses veines l’opium de Venise, voir sourdre à flots le sang de ceux qui n’arrivaient plus à se débarrasser de la drogue, sentir le feu lui sucer la moelle et s’abandonner aux bras de prostituées malsaines et sales – mais il n’avait jamais pu s’abaisser à cette dernière pratique.
    Il avait l’impression de contempler la vie à travers une feuille pâle et usée. Tout n’était qu’une copie d’une copie d’une copie. Quand on ne dort pas, l’on envisage plus de construire d’affreuses théories manichéennes. L’on se contente de bouger, de tenter de secouer un peu ce corps usagé qui ne servait plus à rien sinon à le mener entre les ruelles des merceries pour calmer cette douleur qui s’insinuait au cœur de ses nerfs, allant titiller avec sournoiserie son cerveau pour lui rappeler qu’il était dépendant de la misère de Venise. Il haïssait ce que Le Parrain et ses sbires avaient fait de lui.

    « Les gars, le ‘vieux’ est d’retour ! »

    Une agitation inattendue secoua les vendeurs d’espoir, comme il aimait les appeler. Le feu qui rongeait ses os était devenu insupportable. Les lèvres exsangues d’un marchand se posèrent sur les siennes avec avidité, passant sa main sous la longue cape qui masquait son corps pour venir en frôler les courbes. Ses longs doigts se saisirent du bord de sa capuche pour la lui arracher, révélant la véritable identité du pauvre vieux qui se lamentait depuis quelques mois à leur porte, leur achetant de la drogue et se complaisant dans son malheur, inondant de son histoire les oreilles de pauvres bougres qui n’en avaient rien à faire.
    Un sourire tordu vint agiter le visage de son agresseur tandis qu’il le saisissait avec violence pour l’exposer au regard de tous.

    « C’est une nana les gars, qu’est-ce que j’vous disais ? »

    Des sifflets retentirent un peu partout tandis que la jeune fille se débattait sans grandes convictions entre les mains fermes qui s’étaient posées avec force sur ses épaules, véritables poids qui lui intimaient l’ordre de ne pas tenter de s’enfuir. Elle savait qu’elle venait de faire la pire erreur de toute sa vie, que son envie de détruire la mafia locale avait, une fois de plus, eut raison de son instinct de survie, et que les informations qu’elle avait tenté de recueillir avec ferveur tout au long de ces mois venaient de lui filer entre les doigts, fragiles et éphémères, ricanant, contemplant avec plaisir sa mauvaise posture.
    Elle ne chercha même pas à s’agiter, ne sachant que trop bien qu’elle n’irait pas loin. Elle n’avait pas peur. Elle était bien incapable de ressentir ce sentiment. Le gamin n’avait entre ses doigts qu’une frêle poupée dotée d’une âme, une marionnette sans la moindre raison d’être sinon celle de détruire. Encore et encore. Détruire ceux qui étaient responsables de la mort de sa seule amie, anéantir cette organisation qui pourrissait les entrailles de la ville en étendant sur elle une répugnante patine d’obéissance et de misère. Le Parrain avait su assujettir une partie non négligeable de la population et seule une poignée de résistants dont l’organisation et le savoir faire laissaient planer le doute sur leurs compétences s’étaient mis en tête de renverser le nouveau Dieu de Venise.
    Parce que c’était ça le Parrain. Un Dieu qui régnait d’une poigne de fer sur une ville d’Italie, versant le sang, tuant des innocents, réclamant servitude et allégeance pour les carnages qu’il proférait au nom d’une nouvelle politique. Et personne ne viendrait jamais lui dresser la liste de ses meurtres. Personne n’aurait le courage de lui dire que justice serait rendue pour toutes ces tortures parce que même la police était à la solde de cet homme dont on ignorait tout. Des toutous tout juste bons à rappliquer en remuant la queue lorsque leur maître les sifflait. Et c’était ces mêmes chiens qui allaient la laisser au cœur de cette venelle sans lever le petit doigt. Elle ne pouvait compter que sur elle-même dans ce genre de situation. Elle était la seule à pouvoir trouver une autre issue que celle qu’elle pressentait avec dégoût alors que les doigts revenaient errer sur son corps.

    Un haut le cœur la secoua tandis que son pied partait avec rapidité pour atteindre le point le plus sensible chez cet homme. L’effet fut instantané. Efficace. La force qu’il exerçait sur elle se relâcha brutalement, la faisant trébucher alors que, sans demander son reste, elle s’enfuyait en courant par la première rue qui croisa son chemin, entendant derrière elle les chaussures des individus frapper en cadence les dalles. Elle n’avait que quelques secondes d’avance. Quelques secondes qui pouvaient lui sauver la vie si elle parvenait à les utiliser correctement.
    Déjà, le feu qui lui brûlait les entrailles menaçait de faire sortir hors de son corps chacun de ses organes, sa pupille dilatée l’empêchait de distinguer correctement son environnement alors qu’elle sentait son cœur battre à un rythme effrayant au niveau de sa tempe.

    Deux secondes d’avance. Pas une de plus. Elle tourna, dérapa et s’engouffra derrière une porte quelconque qui abritait une espèce d’entrepôt désaffecté, laissant passer ses poursuivants avant d’oser jeter un coup d’œil à l’extérieur. Ils pouvaient très bien revenir, mais les flammes qui léchaient son corps l’empêchaient de faire un pas de plus. Elle se savait en manque. Elle se savait condamnée si elle ne trouvait pas rapidement de quoi combler ce désir d’opium, mais elle ne pu que se recroqueviller dans un coin, tentant de calmer les soubresauts qui secouaient de temps à autre son être désarticulé.

    Une poupée. Une marionnette. Rien de plus. Rien de moins.
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Vesuvio Contini

Vesuvio Contini

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London bridge is falling down [PV Lilith] Vide
MessageSujet: Re: London bridge is falling down [PV Lilith]   London bridge is falling down [PV Lilith] Icon_minitime1Mer 9 Juin - 10:45

Plonger au fond du gouffre
Enfer, ou Paradis, qu’importe,
Au fond de l’Inconnu pour y trouver du nouveau !
(Baudelaire)



Jouissance. Fermer les yeux, sentir la piqûre mortelle de l’aiguille s’enfoncer dans ta veine. S’injecter avec frénésie le poison brûlant, sentir sa vue de brouiller, s’adonner toute entière à ce plaisir mortel, plonger à travers l’abîme de folie et d’horreur, qui lui tendait à chaque instant les bras. S’injecter sa dose, dans le coin de la ruelle sombre et crasseuse, suintante de misère, et plus, toujours plus, pour oublier le dégoût, la haine qui étreint le cœur, les caresses trop lourdes, les regards salaces, et les mains se posant à son passage sur sa robe déchirée. S’enivrer de ce poison, qui finirait par rafler le fond de sa bourse, s’il ne l’achevait pas avant. Et la tentation était là, forte, bien trop forte. Une goutte de trop, un pas par delà l’abîme, et la faucheuse refermerait ses bras squelettiques sur elle, dans un ultime soupir de plaisir. C’était si bon, de jouer avec elle, de se détruire à petit feu, tout en la narguant cette scythe prête à s’abattre sur elle à tout instant, plonger chaque fois un peu plus loin dans le gouffre de la souillure, car elle avait besoin de cette sensation, et remuer cette plaie béante sans relâche, parce que l’humanité était une catin et qu’elle ne valait pas mieux qu’elle. Parce qu’il fallait haïr, parce qu’il fallait détruire, porter en elle la souillure du monde, oublier la douleur, et tant pis pour les autres, ces misérables pantins sans valeur, tous aussi corrompus les uns que les autres. Elle y avait crut autrefois, elle aussi à ce bonheur improbable, entre deux bras aimés, elle avait osé y croire à son utopie, mais les autres ne veulent rien dire, et au final on a beau s’attacher, on finit par se détruire à petit feu.

Alors il fallait s’élever, se couper du monde, cracher à la figure de cette misère dégoulinante, rire au nez des mendiants dans la rue, dépouiller ceux croyant trouver un peu de chaleur entre ses bras, mépriser cette crasse dans laquelle elle se réfugiait toute entière, belle démone au regard de feu, où sont passées les flammes qui t’animaient ? Car elle est bien là la lassitude. Celle qui murmure au creux de ton esprit, qui insuffle son venin dans tout ton être, dégoût, lassitude, horreur, de ces murs trop sales, de ce désespoir dégoulinant, de ces pantins sans cœur qui t’entourent et que tu toise avec dégoût, de la peur, de la violence, alors il faut fuir, oublier, alors que la main tremblante enfonce l’aiguille dans ton bras.
Où est donc passée ta haine ?

Oui, tu es faible Lilith, misérablement faible. Mais cela tu refuse de le voir, tandis que tu te réfugies derrière la flamme de tes yeux hautains. Te jouer d’eux, les mépriser, et pourtant elle est bien là la solitude, la dépendance aussi, alors que l’argent glisse de ta bourse aux poches d’un de ces vendeurs de rêves brisés, que ton corps se dénude, le temps d’une étreinte brûlante, que tu accueilles avec dégoût. Actrice au masque de verre, prends garde ma douce, les apparences si brisent si vite.

Et peu à peu au plaisir succède le vide, c’est finit, adieu paradis artificiels, l’ange aux ailes brisées et retombées, tandis que son corps épuisé se relève doucement. Le vide, le dégoût qui tordent tes entrailles, c’est finit, tout est à recommencer, et la réalité de nouveau renaît, plus laide encore qu’auparavant. Dégoût tandis que son visage se crispe et qu’elle se lève, errer dans les rues sans noms, ombre parmi la nuit noire, et peu importe le mal qu’on se fait, les sentiments n’existent plus, et peu lui importent leur souffrances, les mains tendues qu’elle rejette avec indifférence, les yeux suppliants qu’elle ne daigne croiser, sans avouer que ceux-ci sont aussi vides que les siens, les cris qui retentissent au loin, qu’ils se détruisent donc ! Qu’ils se détruisent, et qu’elle danse parmi cette lande souillée et corrompue, qu’elle piétine leurs cadavres encore fumants, et rie, rie, pour oublier la souffrance, pour oublier la haine, qu’ils tombent tous dans cette chute précipitée vers les abysses, que l’humanité meure avec elle ! Avancer le corps pris de tremblements convulsifs, encore une crise d’hystérie, avancer doucement, sans même savoir où elle va, rire à travers le noir, d’un ricanement cruel, brisé.

Et s’arrêter soudainement, alors que ses yeux se posent sur la silhouette tremblante. Elle est belle, tu ne trouve pas, cette petite poupée brisée aux cheveux d’ébènes, dont tu t’approche doucement, verra t’elle la lueur de folie qui anime ton regard, verra t’elle tes mains encore tremblantes, verra t’elle la plaie de ton cœur ? Peu importe, ce soir il te faut jouer, tenir entre tes doigts une autre âme que tu fissureras peu à peu, avant que la tienne ne se brise. Allons, qu’elle lève donc les yeux vers toi cette frêle forme recroquevillée, sur laquelle tu te penche, afin de laisser errer tes lèvres carmin sur son cou, avant de lui murmurer à l’oreille.

-Alors mon agneau… tu es perdue ?

Plonger toute entière dans ce jeu, dans ce rôle qu’elle s’offre.
Et oublier le goût amer qui submerge son être.
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