Les circonstances de la conception de Clelia Bice sont si extravagantes qu’elles portent à croire d’être la raison pour laquelle la jeune dame est si… unique. Sa mère est italienne, son père, américain. Sa mère était agente de l’air. Son père, un hippie invétéré sans emploi particulier. Maintenant que l’on sait que ce sont deux êtres qui n’ont absolument rien en commun, développons l’idée de leur rencontre. Il faut d’abord se rappeler que la situation en Italie a été merdique depuis un bon bout, aka, depuis que le Padrino y a imposé ses manières. Ça n’empêche pas le tourisme. Bon d’accord, Venise est peu moins romantique depuis que les chauffeurs de gondoles trimballent des trucs qui risquent de vous exploser à la figure comme seconde source de revenus, mais les hippies eux, ils adorent ça les pays pourri. Ils s’amènent avec leurs guitares désaccordées et croient qu’ils peuvent changer le monde en psalmodiant « Imagine » comme si c’était un texte biblique. Le cas du père de C.B. Sauf que lui, c’était « Joy To The World », sa soudtrack. M’ouais. Donc, Mr.Love décide de s’en aller en Italie avec en tête, l’idée de changer la cruauté dans le monde en commençant par oblitérer la cruauté même : les mafieux. Sauf qu’il ne faut pas oublier qu’il n’est pas un membre des Nations Unis, mais un hippie sans emploi fixe. L’opération a été un échec. Mais il s’est quand même retrouvé avec un doggy bag pour la route.

J’explique.

Papa et maman se rencontre dans l’avion, papa et maman s’amusent dans la salle de bain, papa et maman se retrouvent avec un bébé dans les bras. Il fallait spécifiquement que ça arrive dans ces années là. Avant, les toilettes volantes étaient trop petites.

Pendant neuf mois la petite famille accidentelle, mais quand même adorable, a coulé le parfait bonheur. Mais dès que la gamine est sortie du bedon de maman, celle-ci a décidé de faire la fête, célébrer le fait qu’elle n’avait plus l’air d'un hippopotame sur le point d’exploser. Sans papa. Donc quand il arrive à la maison après le travail -commis dans un magasin à rayon. Il fallait bien autre chose que de jouer de la gratte. Quoique certains passants étaient près à payer une jolie somme pour qu’il ferme sa trappe.- et découvre que la mère de son enfant le trompe sans scrupules et lui propose même de rejoindre la fête, il prend bébé et retourne en Amérique, déclarant que : « ce pays n’est pas un endroit propice à élever un enfant et que -» enfin le reste n’est pas important. Ils déménagent, c’est tout ce qu’il faut savoir.

Pour une fillette élevée sans sa maman, C.B. est quand même assez coquette. Les pointes de ses cheveux bruns foncés ne sont jamais cassées et sa chevelure est toujours bien entretenue, bien que parfois certaines mèches fassent un pacte avec le diable. Sa peau, exempte de toute imperfection, est d’une pâleur qui ne peut qu’être américaine, et donc le seul trait qui fait qu’elle est bien la fille à son papa, parce que tout le reste de ses attributs viennent de son côté italien. Ses yeux chocolat aux cils épais et ses formes généreuses, mais bien entretenue, grâce à ses courses quotidiennes dans les corridors et les rues.