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 Pia | Danseuse étoile terne ♫

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Invité



Pia | Danseuse étoile terne ♫ Vide
MessageSujet: Pia | Danseuse étoile terne ♫   Pia | Danseuse étoile terne ♫ Icon_minitime1Mer 8 Déc - 7:09


Mes papiers ? Tenez.


    Pia | Danseuse étoile terne ♫ 531988Sans_titre_1
      Prénom : Pia
      Nom : Delmonti
      Surnom : Son père l’appelait Bella. Ne vous avisez jamais de la nommer ainsi, un simple conseil.
      Date de Naissance et âge : 01/02/1989, 20 ans
      Nationalité : Italienne
      Groupe : Civile speranza
      Manie, habitude, tic : Comme toute bonne danseuse, Pia fait souvent des pointes, par simple habitude. Elle passe souvent ses mains sur ses avant-bras.
      Profession : Pia est danseuse professionnelle au théâtre de la Fénice.


Déshabille moi de ton regard. Discrètement.


Pia | Danseuse étoile terne ♫ 689306Sanstitre4 Pia | Danseuse étoile terne ♫ 958537Sans_titre_7
    Pia, il faut l’avouer, n’arbore pas la beauté chaleureuse que certaines femmes sont aptes à offrir. Au contraire. La jeune femme possède certainement la beauté la plus glaciale qui puisse exister. Seule sa voix est chaude. Sa peau pâle est pratiquement blanche. Sûrement a-t-elle un parent albinos. Aucune parcelle de son corps ne bronze au soleil. Tiens, parlons-en, de con corps. S’il y une chose qu’on peut remarquer en la regardant brièvement est sa minceur, ou plutôt, sa maigreur. Pia a la peau sur les os. Nue, on peut apercevoir distinctement ses côtes. De par cette maigreur, elle a un petit postérieur plutôt plat. La taille de sa poitrine reste, quant à elle, dans la moyenne. Ses mains se terminent en de longs doigts fins, eux-mêmes finis par des ongles toujours manucurés.

    Pia est une femme de goût. Qui pourrait croire qu’une ancienne droguée se cache derrière cette élégance ? Elle a une certaine classe. Son porte-cigarette sombre toujours porté à sa bouche, une fumée fine l’entoure constamment. Elle n’aime que les grandes marques, et elle a l’argent pour. On peut dire qu’elle s’habille de façon très distinguée, souvent chic. C’est une adepte des tailleurs, des décolletés et des talons. Enfin, de tout ce qui allonge sa silhouette, déjà bien grande. En effet, Pia mesure près d’un mètre soixante-quinze, aidée par de longues jambes. Elle aime, certes, les couleurs. Cependant, on la verra plus souvent vêtue de noir, de bleu, de gris ou de blanc, de beige, ces tons confirmant l’être terne et froid qu’elle est.
    Malgré les apparences, la jeune femme reste quelqu’un de musclé. En effet, son corps est capable d’encaisser de nombreuses heures de danse classique. Oui, Pia est danseuse, et cela ne surprend jamais personne. Elle a une démarche féline digne d‘une ballerine. Chacun de ses mouvements semblent réfléchis, et elle est d’une grâce inégalable.

    Le visage de Pia est particulier. Il ne comporte strictement aucune expression. Il est très rare de la voir sourire, et encore plus de la voir pleurer. Elle semble indifférente à tout ce qui l’entoure. Cependant, son regard en dit toujours long. La jeune héritière possède deux grands yeux en amandes, d’un gris totalement ternes, qu’elle maquille souvent avec excès. Ces derniers sont ses armes autant que ses pires ennemis. Un battement de cil peut faire chavirer le cœur de beaucoup de personnes, un regard sombre effrayer, et un regard déconnecté inquiéter. Mais, même si cela est rare, on peut de temps à autre y apercevoir de la tristesse, de la joie, et autres émotions auxquelles Pia hait se laisser aller. Ce regard profond est surligné par deux sourcils finement épilés, qui le rend d’autant plus impassible et froid. Comme le disait si bien son défunt père : « Tu as des yeux de danseuse, ma fille. »
    Le nez de la jeune danseuse se termine en une sorte de goutte d’eau tombante, qui devient rosée lorsqu’elle attrape froid. Sa bouche est, elle, plutôt impressionnante. Elle est composée de deux lèvres pâles et extrêmement pulpeuses.
    Pia n’a pas de cheveux particulièrement beaux. Ils ne sont ni secs ni soyeux, mais extrêmement fins. Il s’agit simplement d’une cascade noire qui tombe sur ses épaules frêles. Il n’est pas rare de les voir attachés, et même la plupart du temps en un chignon distingué mais stricte.

Je vous arrête tout de suite, insignifiante personne. Ne cherchez pas à comprendre, vous n’y arriveriez pas.


Pia | Danseuse étoile terne ♫ 587910Sanstitre3 Pia | Danseuse étoile terne ♫ 365155Chaussurescigarette
    Pia a le caractère de son physique, c’est aussi simple que ça. Elle offre une froideur extrême à quiconque l’entoure. Si elle ne vous aime pas, vous le saurez asse vite, ne vous en faîtes pas. Oui, cela lui arrive de détester certaines personnes, même si, habituellement, cela se limite juste à une certaine indifférence.
    Cependant, si elle vous apprécie, ce qui est rare, il sera plutôt difficile de le remarquer. Enfin, si Pia réclame à vous voir une seconde fois, c’est sûrement qu’elle a accroché tout particulièrement avec vous. Mais, n’espérez pas que cela se produise. Cela peut aussi signifier que vous êtes important, influant, et que, pour sa réputation ainsi que son image et sa carrière, elle va se montrer avec vous le plus possible.

    C’est une personne assez cyclique qui aime renouveler son entourage. Votre « amitié » avec elle ne durera qu’un temps. Elle aurait vite fait de supprimer votre numéro de son répertoire, et de ne plus vous contacter, voir filtrer vos appels. Et, à ce moment-là, elle aura envers vous une indifférence déstabilisante.
    Ne s’accroche-t-elle pas aux personnes ? En effet. Elle a connu trop de fois la mort de proches pour s’encombrer de quelconques sentiments de sympathie envers son entourage. Pia vit très bien sans. Elle a deux, voire trois véritables amis, qu’elle conserve depuis longtemps. Et encore, quelle drôle d’amitié il s’agit. Elle leur parle avec sa froideur habituelle, et son ton hautain. Jamais, au grand jamais, Pia ne se révèle entièrement à quelqu’un.
    Vous êtes, vis à vis d’elle, une vermine insignifiante. Vous ne représentez rien. Vous êtes inférieur. Pia est plus égocentrique que quiconque à Venise. Je vous mets au défi de trouver une personne plus hautaine qu’elle ! C’est un côté que beaucoup de gens trouvent insupportable chez elle. Hm, ça l’est. Elle est belle, douée, regardée, admirée, parfois adulée, et elle le sait. Elle en joue, même. Si elle ne vous accorde pas d’indifférence, de méchanceté, mais plutôt un sentiment très intéressé, c’est qu’elle joue avec vous. Elle est manipulatrice au possible, et obtient tout ce qu’elle veut, en générale. Notamment au niveau du sexe. Je vous disais plus haut qu’elle était cyclique. Si Pia attire une jolie femme dans son lit, elle peut être certaine que le lendemain, elle ne fera même plus partie de ses connaissances. Oui, cela peut paraître inhumain, mais c’est le mode de vie de la danseuse.

    Ce qu’il y a à l’intérieur ? Une jeune femme brisée, que voulez-vous qu’il y ait d’autre ? (cf. histoire). Les deux dernières années de son adolescence ont été marquées par la drogue, volées, bousillées, pillées. Elle ne peut affronter ses souvenirs douloureux. Elle ne peut plus retourner dans son ancien quartier. Elle ne peut plus aller au petit conservatoire de la ville. Elle ne peut plus aller dans certains restaurants. Tous ces endroits sont sources de souffrances pour elle, et Pia ne supporte pas le fait d’y être confronté. Alors, son présent entier nie son passé familial, amical, sentimental. Cependant, elle ne cache pas ses débuts dans la danse, son entrée à l'Opéra, sa carrière, en quelque sorte (sans mentionner, évidemment, son séjour en cure de désintoxication.)

    Ses goûts ? Il est inutil de préciser, je pense, que la vie entière de Pia tourne autour de la danse classique. Plus qu'une passion, c'est sa raison de se lever chaque matin. Elle a reçu plusieurs prix, qui ne font que nourir son ego. Elle a consacré une pièce entière dans sa maison pour s'entraîner (parquet, barres, miroirs). Elle y passe beaucoup de temps, tous les jours. Mis à part danser, Pia aime écouter de la musique, en tout genre. Elle n'est pas très fermée à ce sujet, malgré ce qu'on pourrait penser. Ce qu'elle aime d'autre ? Tout simplement les femmes. Pia est homosexuelle depuis longtemps, et n'a jamais été attirée par les hommes. Cela remonte sûrement à son enfance, où elle nourissait une haine féroce envers son père, cette haine s'étant changée en une espèce de dégoût pour le sexe masculin. Cependant, contrairement à avant, cela ne la dérange pas d'entretenir une amitié, ou simplement une conversation avec une personne du sexe opposé.

Si vos questions pouvaient porter sur un sujet plus intéressant que celui-ci, peut être que notre conversation ne serait pas aussi plate.


    Pia | Danseuse étoile terne ♫ 520935BouchePia

      Ce qu'elle pense précisément de la Mafia : Pia ne pense pas grand-chose de la mafia. Ils n’interviennent pas souvent dans son quotidien. S’il y a une chose qu’elle voudrait, c’est les remercier de lui avoir enlevé la personne qu’elle détestait le plus au monde.
      A-t-elle déjà eu affaire à la Mafia : Pas vraiment. Lors du coup d’Etat, ils ont tué son père. Elle n’a jamais été confronté par la suite à des mafieux. Même pas lorsqu’elle se droguait.


C'est indiscret. Mais audacieux.


Pia | Danseuse étoile terne ♫ 233241bb
« Je ne suis pas née. Ce n'est qu'un mythe grotesque que mes parents se sont brièvement amusés à raconter. C'est beau, de dire que sa fille vient de naître. Ou plus beau encore, que sa fille vient de voir le jour. Mais c'est faux. Ce que j'ai vu, ce n'est pas le jour, c'est le monde, sa cruauté, sa noirceur, ses horreurs. Je ne suis pas née. J'ai juste commencé à mourir. »
    La naissance est certainement le moment où l’innocence est la plus pure qui soit. Qu’il y a-t-il de plus adorable et de plus candide qu’un nourrisson qui pousse son premier cri, cri de l’espoir, cri de la découverte ? C’est la vie et l’inexpérience qui est là.
    La naissance de Pia fut autre, différente. Contrairement à un nouveau-né normal, elle ne connut jamais ce passeport, cette carte blanche qui indique que nous arrivons en ce monde sans rien connaître. Elle ne connut pas l’innocence qui est du à chaque personne débutant dans la vie. Fulvia, sa mère, ne menait pas un mode de vie très sain. Si bien qu’elle n’arrêta pas de consommer de la drogue sa grossesse durant. Sa fille naquit dépendante. Dépendante de l’héroïne. Ce n’est pas une mince affaire que de gérer cela. Heureusement, au siècle où elle naquit, la médecine su la prendre facilement en charge, de manière à ce qu’elle n’ait pas de séquelles. Pas ou peu. La drogue ne toucha ni son physique, ni ses sens, ni ses neurones. Cependant, elle parla très tard, mais ça, nous reviendrons dessus plus tard.
    Donc, Pia passa les premiers mois de sa vie à l’hôpital. Fulvia aussi, par la même occasion. Eros, son père, ne se déplaça pas une seule fois pour voir son nouveau-né ainsi que sa femme. Il n’avait pas accepté que sa fille ne se nomme pas Bella. Jusqu’à sa mort, il l’appela de cette manière, et jamais par le prénom que la droguée de mère ne lui avait donné.
    La femme sortit de la clinique avec son enfant pour retourner chez elle. Les Delmonti habitaient un appartement tout à fait respectable. Il s’agissait d’un cinq pièces où ils étaient confortablement installés. Ce logis comptait trois chambres, une salle à manger et un séjour. Cependant, une des chambres étaient toujours fermée à clés, et seule Fulvia s’y rendait, plusieurs heures par jour. La décoration était très représentative du XXIIIe siècle, et il se trouvait qu’ils étaient à la pointe de la technologie. Eros n’était, certes, pas souvent là, mais il aimait en rentrant chez lui appuyer sur un bouton et se faire faire un massage par un appareil électronique ou même se faire enlever son manteau par un porte-manteau-robot. Vous allez me dire que sa femme pouvait s’occuper de ces petites tâches faciles, et preuves d’une bonne entente dans un couple. Cependant, ce n’était pas le cas. Si Eros et Fulvia avaient été les deux amants les plus unis de tout Venise avant leur mariage, ce dernier avait posé entre eux un mur de froideur, de colère et voir même, de haine. Ils ne se parlaient jamais, ne se montraient pas ensemble, avaient retiré leur alliance. La seule chose qui les unissait encore était leur appartement et le sexe, même si, c’était bien connu, le mari allait souvent voir ailleurs. Eros avait donc pris l’habitude de n’être jamais chez lui, et de passer ses journées au boulot. Fulvia ne sut d’ailleurs jamais ce qu’il faisait comme travail.
    Pia arriva donc dans cet univers de froideur et de silence. Sa mère venait la voir quand elle criait. Parfois elle ne venait même pas. Trop occupée dans sa pièce secrète. Contre toute attente, les rares fois où le père était au domicile familial, il portait beaucoup d’attention à son enfant. Mais, comme je l’ai dit plus haut, c’était rare.
    Pia ne parlait pas. Le médecin affirma que c’était à cause de sa naissance difficile, qu’elle avait de légères séquelles, mais qu’elle parlerait bientôt. Il y avait aussi une autre raison, que ce docteur ignorait. La petite ne pouvait apprendre l’italien, le silence était tel chez elle, que son esprit n’avait pas le don d’enregistrer les rares mots qu’elle pouvait entendre. Elle passait le plus clair de son temps à marcher de pièces en pièces, se dandinant comme peuvent le faire les enfants.

    Pia | Danseuse étoile terne ♫ 336646Sanstitre6
    « Il y avait cette chose en moi, cet espèce d'être enfermé qui ne demandait qu'à sortir. C'était une part de moi non négligeable, que je n'arrivais à atteindre. Tout ce que je voulais, c'était ne faire qu'un avec lui, le laisser prendre possession de mon corps. Un sentiment de frustration m'envahissait depuis la naissance. Je compris alors comment assouvire ma soiffe de devenir cet être.»

    Puis elle dansa. Comme ça. Le voisin avait mis la musique un peu trop forte, ce jour-là. Eros fumait un cigare dans le salon. Il resta bouche-bé devant la transe de sa fille. Elle ne s’arrêtait pas, les yeux fermés, se laissant porter par le son. Elle n’avait que trois ans et demi. Elle dansa avant de parler.
    Six mois plus tard, Pia alla voir son père, le seul témoin de ses danses improvisées, de plus en plus fréquentes. A vrai dire, l’enfant détestait cet homme. Elle le trouvait répugnant, agaçant, repoussant et tout simplement horrible. Pourtant, elle n’avait pas beaucoup d’éléments de comparaison, ne voyant guère de monde. Cependant, la petite Delmonti avait déterminait qu’elle haïssait et haïrait son géniteur. Si elle se tourna vers lui ce jour-ci, c’était uniquement parce que cela faisait trois jours que sa mère s’était enfermée dans sa pièce secrète. Jamais une fillette de quatre ans n’eut l’air aussi concentrée qu’en cet instant. Pia réuni les mots qu’elle avait entendu dans cette émission de télévision, devant laquelle elle passait la plupart de son temps, puis elle dit très distinctement :
    « Je veux danser. Qui m’apprend ? »
    Tels furent les premiers mots de la gamine.

    La semaine suivante, les Delmonti inscrivirent leur fille unique au conservatoire de Venise. A vrai dire, cela arrangeait tout le monde. Pia dansait. Fulvia était tranquille et se retirait davantage dans sa salle. Eros ne voyait pas la différence, à part le fait qu’il avait une fois par semaines un plage horaire pour ramener ses maîtresses chez lui.
    La petite s’avéra extrêmement douée. Une grâce sans pareille l’habitait, ainsi qu’une grande mémoire pour retenir les enchaînements. Elle était la petite étoile de son groupe, celle qui était toujours au centre de l’attention dans les chorégraphies de fins d’années. Après trois ans de cours, sa prof convoqua sa mère, et lui conseilla vivement d’envoyer Pia dans le conservatoire européen de danse, à Paris. La femme déclina l’offre. La petite en fut frustrée. C’était son rêve de se rendre là-bas.
    Ce que l’enfant aimait dans la danse, était l’état de transe dans lequel il la mettait. Lorsqu’elle dansait, elle n’était plus elle-même. Lorsqu’elle dansait, elle avait une famille. Lorsqu’elle dansait, elle aimait tout le monde. Ce qui était loin d’être le cas. Les enfants de l’école, autant que les gamines du cours de danse, étaient tout à fait insupportable. Ils n’avaient aucune maturité. Ils faisaient du bruit pour rien et ne parlaient que de jeux, de bijoux, de la maîtresse, de la nourriture de la cantine, de leurs frères et sœurs, de leurs parents, des devoirs, de la boue, de la pluie, du soleil. De vrais animaux, voilà ce qu’ils étaient. Elle leur était tellement supérieure. Son sentiment de supériorité lui vient de l’école primaire, mesdames et messieurs.
    La seule chose que Pia attendait, c’était les trois jours où elle dansait pendant deux heures. Certes, elle s’excluait des autres, mais c’était pour mieux les observer. L’enfant trouvait ces filles aussi stupides que belles. Elles étaient frêles, fragiles comme des chatons, juste incroyablement mignonnes. Les regarder danser était un plaisir. Leurs longues chevelures attachées en queues de cheval fouettaient l’air. Et dans ces moments-là, leur concentration était telle, qu’elles étaient plus magnifiques que jamais. C’étaient des constatations que Pia faisaient, de temps à autre, quand ce n’était pas elle qu’elle observait.

    Pia | Danseuse étoile terne ♫ 790444Sanstitre2
    « Il y a des choses, dans la vie, que tu ne sais pas. Ou du moins, tu te forces à ignorer leur existence, pour que ta vie soit un minimum plus paisible qu'elle ne l'est. Tu vis, te complaisant dans ton ignorance totale, croyant que ton quotidien ne peut être pire qu'il ne l'est. Jusqu'au jour où tu es confronté à cette immondice que tu prétendais ne pas connaître, cette chose qui, sans laquelle tu vivais si bien. Et c'est là, que le vrai cauchemar commence. »
    Plus le temps passait, et plus Pia nourrissait une haine immense pour son père. Mais elle s’accentua plus particulièrement un jour, alors qu’elle rentrait du conservatoire. Elle avait alors neuf ans. La prof leur avait fait travailler, durant les deux heures, des battements tendus jetés. Même si c’était quelque chose qu’elle maîtrisait, en faire autant fatiguait beaucoup. Autant dire que la fillette avait besoin de repos. Elle referma la porte derrière elle, et se dirigea dans le salon pour y déposer ses affaires. Elle vit alors la pire chose de sa vie. Son père était allongé sur le dos, et une femme était à califourchon sur lui, donnant des coups de bassin. Ils étaient entièrement nus. Pia fit tomber son sac, horrifiée. Eros la vit et dégagea l’inconnue. Et la petite fille vit quelque chose d’affreux, de long, de dur, d’imberbe, de gros, de veineux, de monstrueux, de répugnant. Elle poussa un cri, bientôt couvert par celui de la femme qui se rhabillait avec empressement. C’était du dégoût et de l’horreur qui se lisait sur le visage de Pia. Une sensation étrange, venant de son estomac remonta dans sa gorge. La petite se courba, et secouée de violents spasmes, elle vomit sur le plancher du salon. Elle regarda un moment l’infâme texture, puis entendit la porte d’entrée claquer bruyamment. Elle leva des yeux pleins de haine et de rage vers son père, puis s’en fut.
    Le vomi fut nettoyé, et on ne parla plus jamais de cet incident. Cependant, Pia en était traumatisée. Lorsqu’elle apercevait un homme, elle ne pouvait s’empêcher de penser « Tu es doté de la chose la plus horrible du monde ». D’autant plus quand il s’agissait d’Eros.

    Puis retentit un coup de feu. Un coup de feu qui changea tout. Venise, sa vie, la face du monde, et sûrement bien plus encore. Pia avait dix ans, elle allait à son cours de danse, en tenue. Un hurlement se fit entendre, puis une détonation. Plus rien. Un silence aussi parfait, que déstabilisant. La fillette marcha avec empressement vers le conservatoire. Et tout commença. Des coups de feu résonnaient dans tout Venise, des cris apeurés, tous les habitants couraient en tous sens, paniqués.
    La jeune Delmonti serrait fort son sac contre elle, apeurée, courant à perdre haleine. Bientôt, de nombreux cadavres jonchaient le sol. Elle aperçut des hommes armés s’engouffrer dans la rue où elle se trouvait. Ne sachant que faire, elle glissa sa frêle carcasse sous un corps inanimé. Elle retenue sa respiration. Les mafieux passèrent à côté d’elle, sans la remarquer, puis partirent. Pia se dégagea après s’être assuré qu’elle était hors de danger.
    Etait-ce une œuvre du destin ? Un signe ? Une matérialisation d’un acte divin ? Le cadavre sous lequel elle s’était glissée était celui de son père. Les larmes lui montèrent aux yeux. Des larmes de joie, bien évidemment. C’était fantastique. Cet être répugnant pour lequel elle avait toujours nourri une haine des plus puissantes était là, devant elle, totalement mort et couvert de sang. Les mafieux lui offraient là le plus beau cadeau qu’on ne lui avait jamais fait.

    Pia passa plusieurs semaines au conservatoire. Sa professeur ainsi que quelques autres ballerines dormaient là-bas aussi, le temps que le coup d’Etat s’installe et que les coups de feu cessent. A vrai dire, tout se passait comme dans un rêve. Eros n’était plus de ce monde. De plus, elle pouvait danser autant qu’elle le voulait. Les autres petites filles étaient trop sous le choc et effrayées pour faire des exercices. La prof, un française, Pauline, sûrement pour se changer les idées, s’occupait tout particulièrement de Pia, lui apprenant de nouveaux pas, lui donnant des conseils. Une réelle complicité s’installa entre l’enfant et la femme. Et la jeune Delmonti se surprit à avoir le cœur qui bat dès qu’elle se trouvait en contact avec elle. C’était un mélange de sentiments tout à fait nouveau pour elle. Ces quelques semaines confirmèrent à jamais l’attirance de Pia pour les femmes. Pauline disparut dans des circonstances mystérieuses un peu plus tard. Cette nouvelle fut un grand choc pour la fillette, qui, néanmoins, s’en remit assez vite.
    Pauline fut remplacée par un professeur de danse, lui aussi français, mais beaucoup plus vieux, et plus stricte. Cela dérangea Pia, au début, d’apprendre sa passion par un homme. Elle s’y fit rapidement. En effet, Christophe était extrêmement efféminé, et lorsqu’il parlait, on comprenait à quel point le ballet était sa vie. La jeune fille, devenant de plus en plus fermée au monde au fur et à mesure qu’elle grandissait, découvrit grâce à cet homme ce que c’était, de danser. Le soir, elle restait plus longtemps que les autres, pour s’entraîner.
    Ce qu’il y avait d’autre dans sa vie ? Pas grand-chose. Quelques filles, de temps à autres. Il fallait dire que Pia avait un réel pouvoir de séduction envers la gente féminine, et elle les attirait comme des mouches. Elle n’envisageait pas le sexe avec un homme. D’ailleurs, jusqu’à ce jour, elle n’a jamais essayé, et ne compte toujours pas le faire.
    Les années passaient relativement vite. Christophe découvrit chez Pia un don exceptionnel, et bientôt elle dansa à l’Opéra les plus grands ballets. Enfin, elle découvrait ce que c’était, de vivre. Elle côtoyait, à quinze ans, les grands Italiens de Venise, allant de soirées en soirées, toujours accompagnée de son professeur, qui était son maître absolu. Elle était « Pia, la protégée de Christophe ». Et c’était bon, de se sentir entourée de la sorte. Elle était douée, belle, aimée, et elle le savait.

    Pia rentra sans un mot, comme d’habitude. Elle posa son sac dans le salon, et alla se servir un grand verre d’eau. Une odeur nauséabonde régnait dans l’appartement. Cherchant la provenance de cette senteur, la danseuse regarda dans chaque pièce. Elle arriva devant la mystérieuse salle de Fulvia. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle ne l’avait pas croisé. D’ailleurs, cela faisait plusieurs semaines qu’elle n’avait pas dormit chez elle. Avec une assurance qui lui était propre, elle tourna la poignée et entra. Une nouvelle vague de ce parfum néfaste la submergea. La jeune fille comprit rapidement d’où cela venait. Sa mère était assise dans un fauteuil, la tête en arrière, inerte. Pia regarda quelque peu le cadavre de la femme et avança, sa main devant le nez. Cela faisait longtemps qu’elle brûlait d’entrer ici. La pièce était extrêmement sombre, simplement éclairée par une lumière bleue. Il y avait un réfrigérateur, un bureau, une armoire, un lit. La salle était relativement petite. La danseuse entreprit d’ouvrir les volets, puis la fenêtre. Le soleil inonda l’endroit. Lorsqu’elle se retourna, Pia ne fut pas vraiment surprise de ce qu’elle trouva. Des seringues trainaient sur le bureau, des lacets, de la poudre en sachet. De l’héroïne, en clair.
    La jeune Delmonti prit tout le matériel et le déplaça dans sa chambre. Elle appela la police qui vint débarrasser le corps, et contre toute attente, elle hérita d’une fortune incroyable. L’argent d’Eros avait été versé à sa femme. Donc la fille héritait des deux fortunes combinées. C’était une somme surprenante pour une fille de seize ans. Elle acheta donc une grande maison luxueuse, à la pointe de la technologie. Elle ne retournera plus jamais dans son ancien quartier, afin de ne pas passer devant cet appartement.

    Pia | Danseuse étoile terne ♫ 544498Portecigarette
    « Tu ignores ce que c’est, n’est-ce pas ? Lorsque ta vie ne tient plus qu’à un misérable fils, ou plutôt, à une aiguille menaçante. Laisse-moi te le dire. C’est comme si tu te réveillais un matin, sans jambes pour danser. Ou, si tu préfères, sans cœur pour vivre. Tu le sais, tu le sens, il n’est plus là. Alors tu sombres, tu meurs petit à petit, en te demandant pourquoi tu as tant compter sur cet organe, ta vie durant. Finalement, tu aurais pu te débrouiller sans. Mais il a été ta béquille. Est-ce que tu arriveras à survivre sans lui ? Certainement pas. Je vais tenter de t’expliquer mieux, cet exemple n’est pas assez précis. Ce fils auquel tu te rattaches sans arrêt, ce fils qui représente ta vie entière. Tu en as peur, mais tu ne peux pas t’en passer. Il est désormais ton quotidien. Il te regarde, il te nargue, tu es sa marionnette. Et tu sens, qu’à chaque fois que tu ne t’y accroche pas, tu vas tomber. Alors lors de tes répétitions de danse, tu le vois s’éloigner, tu ne sais plus quels pas faire. Tu cours donc chez toi, pour retrouver une parcelle infime de ce bout de ficelle. Pour te sentir encore vivant. C’est ça, la dépendance. »

    Pia revient aux sources, en quelques sortes. Suite à la mort de sa mère, elle tomba dans la drogue. Qui nait drogué, meurt drogué. Les seringues étaient devenues son quotidien. Plusieurs fois par jour, elle se piquait, et se laissait aller à cet état comateux qui lui procurait une sensation de bien-être. Dépendante ? Oui, elle l’était. Cette prise de drogue eut des conséquences énormes sur sa vie. Tout d’abord, elle sortait moins. Les rares fois où elle sortait, c’était pour coucher avec des filles, ou aller à ses entraînements. Elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, constamment en manque d’héroïne, ne prêtant même plus attention à ses pas de danse lorsqu’elle était sur scène. Christophe devenait hystérique, et lui interdit de danser le dernier ballet qu’il avait mis en scène « car je ne veux pas que tu le chies, petite incapable ». Et pour être honnête, cela n’affecta même pas Pia. La jeune fille ne vivait plus que pour se droguer.
    Un jour, son maître arriva chez elle, juste après qu’elle se soit piquée. Il entra dans une colère noire. S’il y avait une chose qu’on pouvait affirmer, c’est qu’il aimait Pia plus que quiconque. Ce qu’il lui dit était blessant, mais c’était pour son bien. Il attendit que les effets de la drogue se dissipent. La jeune Delmonti le regarda longuement, avec un regard interrogateur. Christophe se racla la gorge, et avec son fort accent français, il dit :

    « Tu es laide, Pia. Je n’ai jamais vu une personne aussi moche que toi. Tu t’es regardé récemment ? Crois-tu toujours être la jeune fille magnifique que tout le monde admirait ? As-tu remarqué que lorsque tu danses, plus personne ne vient te voir ? Pauvre idiote, tu ne ressembles à rien. Ah, si. A ta mère. Cette folle irresponsable qui n’a pas su vivre. Tu me fais penser à cette conne, vois-tu. Quand je te vois, un seul mot me vient à l’esprit : dégueulasse. Plus aucune fille ne veut ton corps, rends-toi à l’évidence. Tu n’es plus une danseuse. »

    Ce discours suffit à Pia pour qu’elle s’inscrive en cure de désintoxication. Elle mit un an, pour se détacher de l’héroïne. Là-bas, elle était traitée comme une moins que rien. Elle n’avait pas le droit aux visites, on lui donnait sa ration de médicaments par jour, et on la mettait dans sa chambre. Elle était mélangée à des êtres inférieurs, des fous mentalement déficients. Ce qu’elle n’était pas. Les premiers mois, elle hurlait contre les infirmières, hurlait qu’elle voulait partir, qu’elle voulait danser, qu’elles étaient des connasses qui avaient raté leur vie. Finalement, elle fut plus docile, se rendant compte qu’elle ne pourrait sortir si elle ne faisait pas ce qu’on lui disait de faire. Ce fut l’année la plus douloureuse de sa vie. Obéir, à part à Christophe, c’était pour elle quelque chose de nouveau. On ne la considérait pas, on lui parlait comme à une attardée, on la prenait pour folle.

    Lorsqu’elle sortit de la cure de désintoxication, on lui apprit la mort de Christophe. Tué pour homosexualité. Elle s’enferma quelque temps, pour se remettre de tout cela. Puis, elle découvrit à nouveau ce que c’était de vivre. L’Opéra l’accepta, effaçant ses erreurs passées. Elle retrouva sa place d’étoile, dans le groupe, son don la rattrapant toujours.
    Vous l’avez sûrement déjà vu, si vous êtes amateurs de danse, à l’Opéra. Si ce n’est pas le cas, vous en avez entendu parler, ou alors vu sur les affiches. Pia, la danseuse au regard sombre et au porte-cigarettes, dont les nuits sont hantées par des souvenirs morbides.

Que cela reste entre nous.


    Pia | Danseuse étoile terne ♫ 438241danseuse
      Votre pseudo : Jool, Nanoune, Prunette, et bien évidemment, Arpy (Harpie, Arpège, et autres dérivés.)
      Age, sexe : 15 ans, et je suis un homme une femme.
      Avatar de votre personnage : Trouvé chez Dahlia.
      Comment avez-vous connu le forum ? Via Sissi ( Philips )
      Qu'aimez-vous/Détestez-vous dedans ? J'aime le contexte, le design *Q*
      Autres ? validé par le roux 8D
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MessageSujet: Re: Pia | Danseuse étoile terne ♫   Pia | Danseuse étoile terne ♫ Icon_minitime1Sam 11 Déc - 1:33

    Après quelques modifications au niveau du caractère, et des petits ajouts dans le physique et l'histoire, j'ai enfin terminé ma fiche. (:
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Amy Allesandreli

Amy Allesandreli

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MessageSujet: Re: Pia | Danseuse étoile terne ♫   Pia | Danseuse étoile terne ♫ Icon_minitime1Sam 11 Déc - 8:24

Bienvenue sur Infam Industry !

Oh, j'ai beaucoup aimé l'histoire de Pia, et et je VEUX une relation avec Charlie !

Sinon... Validée ~> Civile speranza
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MessageSujet: Re: Pia | Danseuse étoile terne ♫   Pia | Danseuse étoile terne ♫ Icon_minitime1

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