Messages : 207 Date d'inscription : 30/05/2010 Age : 34 Localisation : Venise, tiens ! Faite-vous partie d'un sous-groupe ? :
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Sujet: Chauffard ! ■ PV Erlina Ven 9 Juil - 2:17
Les quais étaient sombres, humides, glauques et des sons pas nets sortaient parfois des ruelles adjacentes. Un peu plus loin, de la fumée s'élevait d'un bâtiment qui avait jadis servi à contenir le bois qui arrivait du Piave. Du canal montait une odeur de vase – à moins qu'il ne s'agisse de vieux poisson pourri, mais il était peu probable qu'un poisson survive encore dans ces eaux – et on y croisait de temps à autre un clochard ou un type sous les vêtements duquel on devinait une arme. Massimo marchait au milieu de tout cela, en tentant de prendre un air assuré mais pas trop pour ne pas se faire remarquer. 'Tain. Fais chier. Qu'est-ce que je fous là ?Il suo padre lui avait pourtant fortement déconseillé de venir traîner dans ce quartier. Massimo n'aurait même pas compris qu'il s'inquiétait pour lui s'il n'avait pas surpris une conversation entre son paternel et un de ses supérieurs dans la Famiglia :
AUTRE MAFIEUX ▌Tu sais très bien que je ne peux pas aller à l'encontre des ordres, Gio. G. TORINO ▌Ce n'est pas ce que j'ai dit. Si on te demande d'envoyer quelqu'un là-bas, tu le fais, mais tu évites de le lui demander à lui. C'est compris ? AUTRE MAFIEUX ▌Okay, okay... Mais bon, je sais que c'est qu'un gosse, mais 'faudra t'y faire... il y mettra bien les pieds un jour ou l'autre. Si c'est pas déjà fait... G. TORINO ▌T'occupe.
Massimo s'était éloigné au moment où son père s'interrompait. Il ne tenait pas à entendre la suite. Comprendre de quel endroit son collègue et lui parlaient était simple, mais pour ce qui était de la personne... Massimo avait encore du mal à se rendre compte que son père s'inquiétait pour lui. Et qu'il prenne des mesures pour lui éviter de se retrouver à bosser dans le quartier des Zattere, qui plus était...! Ci dispiace papà... songea le mafieux en culotte courte en sortant un petit bloc-notes de sa poche. Il savait que son paternel avait accès à ses mémos électroniques et faisait donc gaffe de bien cacher ce bloc et le crayon qui l'accompagnait dans la poche de la veste avec laquelle il sortait toujours. Il savait que sa mère ne fouillait plus ses poches depuis qu'elle y avait trouvé un rat mort. Massimo sourit à cette évocation. Il fallait bien qu'il fasse comprendre à la mamma qu'il ne voulait pas qu'elle fouine dans ses affaires, et comme il n'était pas doué pour le dialogue... il avait trouvé un moyen détourné. Massimo feuilleta le calepin et leva les yeux vers le nom de la rue. Ce devait être là. Il fit le tour du bâtiment désaffecté le plus proche puis se cacha derrière celui-ci et attendit. À présent, "il" ne devrait plus tarder. Le garçon jeta un coup d'œil à sa montre multi-usage pour en être certain. Elle avait beau avoir des tonnes de fonctionnalités, elle annonçait encore l'heure, vingt-trois heures vingt-neuf pour être précis. Massimo se coula dans l'ombre du bâtiment et attendit. Théoriquement, dans une minute... il devrait être là. Patienter n'était pas son fort, mais depuis qu'il faisait de l'espionnage pour le compte de la Mafia il avait appris à prendre son mal en patience. Même si cette nuit-là, ce n'était pas pour la Famiglia qu'il bossait. Massimo commença à jeter des coups d'œil répétés à sa montre après dix minutes d'attente. C'est pas vrai... À tous les coups, ce crétin d'informateur s'était moqué de lui. Allez, montre-toi !! Au moment où il pensait cela, des pneus crissèrent juste dans son dos. Massimo se retourna à temps pour faire un bond sur le côté, lui évitant de justesse de se faire écraser par une imposante moto noire.
MASSIMO ▌Nan mais ça va pas ? CHAUFFARD !!
À peine eut-il hurlé cela qu'il se figea. Ce casque, c'était... C'était lui ! Black Horse.
Boulot, boulot... c'était impression de se rendre compte le nombre de gugus qui ne faisait pas confiance à la poste. Quoi de mieux que d'envoyer leur colis poisseux et suspect par un agent discret et rapide, avec la certitude que cela arriverait au main du destinataire en moins de temps qu'il en fallait pour le dire... pour cela, deux mots à demander : Black Horse. Voilà le nom du coursier mystérieux qui faisait toujours son travail de façon méticuleuse et en temps et en heures. Mais pensez-vous, cela demande du savoir faire, autant fallait-il connaître toutes les rues de Venise, ou assez pour pouvoir prendre des raccourcis sans tomber dans un piège pourri. Bon, il fallait dire que maintenant il était inutile d'avoir des plans à l'ancienne, on pouvait tout intégrer dans un ordinateur. Un GPS? Bien sûr, fallait-il que ce dernier ne soit pas relié au satellite du gouvernement pour ne pas vous faire vous-même repérer. Big Borther était partout après tout. Erlina elle, préférait intégrer des plans directement dans sa propre base de donnée qu'elle transformait à sa guise par la suite. Une fois cela fait, elle plaçait le tout dans son casque, et dans sa visière, on projetait le plan qu'elle devait suivre pour arriver à destination, elle indiquer par un petit point rouge qui se déplaçait rapidement, et une croix le point d'encrage. Très pratique, mais il fallait être habitué à conduire avec un tel système sous les yeux, et autant dire que l'on n'en possédait pas l'habitude, c'était assez déconcertant et gênant, mais une fois le coup pris... on taillait la route comme si de rien n'était.
Ce matin là, elle avait été appelé à rencontrer un client. On l'avait joint par e-mail et fixé un point de rendez-vous pour récupérer un colis. Sur place, on lui filerait même le pognon en cash. Belle occasion car elle manquait cruellement de monnaie, mais cela sentait le coup fumeux. C'était rare qu'elle accepte quelque chose du genre, elle préférait de loin qu'on lui vire l'argent directement sur un compte caché qui lui servait justement pour son boulot. M'enfin, il fallait parfois prendre quelques risques pour changer un peu les habitudes, casser la monotonie d'une vie qui devenait de moins en moins trépidantes et qui pourtant, vous payez le loyer chaque mois. Les Zattere. C'était sur ces vieux quais pourris qu'elle devait se rendre, avec ses odeurs répugnantes de poissons pas frais, ces clochards aux mines déconfites, sans compter les quelques putains que l'on voyait parfois pour leur affaire parce que le coin était assez discret pour les coups rapides. Mais la chose à craindre le plus était sans nul doute l'influence du parrain. Si lui même faisait des affaires là bas, cela pouvait la mettre dans une nouvelle mauvaise situation.... enfin mauvaise... cela l'était beaucoup plus pour le client car il aurait été stupide de croire que le grand parrain de la ville ne connaisse pas les activités d'Erlina, peut-être même qu'elle avait bossé pour lui sans le savoir. Mais c'était ça le secret de Black Horse, tout était secret. Les colis, les identités... elle se moquait de savoir ce qu'elle apportait à qui, pour qui, de la part de qui... tant qu'on la payait.
Elle avait donc entrer les coordonnées de sa destination, et enfiler sa combinaison très saillante. Là, bizarrement, alors qu'elle allait se saisir de son casque pour l'enfiler, elle croisa une photographie sur meuble tout près de là, rare photographie qu'elle possédait. Le cadre électronique en faisait défiler plusieurs d'affiler, il y en avait une d'elle en compagnie de ses deux parents où elle ne souriait pas, une autre où elle était avec d'autres gosses à problème dans son école chelou... tous faisaient la tronche d'ailleurs... mais bizarrement, cela la fit sourire. Elle avait appris à gérer ses émotions là bas, notamment son agressivité et sa violence. Bon, elle avait encore pas mal à travailler sur elle-même mais elle en avait fait du chemin depuis... Pfffff.... pouilleuse nostalgie. Aussitôt elle prit son casque et l'enfila pour aller faire chauffer le moteur de sa moto... jézabel... ouais... c'était le dernier nom qu'elle avait trouvé en date. C'était comme ça que s'appelait cette semaine sa bécane préférée. Ne cherchait même pas à savoir d'où lui venait l'inspiration, c'était sans doute sur la toile. Erlina avait dû tomber sur un site bizarre et cette appellation lui avait tapé dans l'œil... dans quelques jours, elle l'aura baptisé autrement sans nul doute.
Lorsqu'elle partit, elle ne se doutait pas qu'elle rencontrerait quelques problèmes sur la route. Journée merdique. Soirée dramatique. Voilà que les divers clans mafieux se mettaient encore sur la figure, et la seule bonne chose qu'ils trouvèrent à faire était d'organiser une petite guerrilla à même les rues. Coups de feu en folie, explosion de voiture, le grand banditisme était roi. En attendant, tout cela bloqua la circulation, ou plutôt, la route que devait prendre Black Horse pour se rendre à son point de rendez-vous. Là, elle eut même un gros flip quand elle vit les minutes défiler. Elle n'avait jamais été en retard, toujours ponctuelle, pile à l'heure quand elle bossait. Seulement, tous les détours qu'elle dut prendre lui volait du temps, et cela sentait la grillade. Roulant alors de plus belle à une vitesse innommable, elle dansait presque comme un serpent qui passant dans des recoins tortueux. Si elle gérait sur terrain plat, elle n'avait pas froid aux yeux sur d'autres champs de bataille. Cinq minutes... dix minutes... dix minutes de retard! Inadmissible! Son client allait se barrer si elle se pointait pas! Elle pouvait pas se permettre de perdre un bon petit salaire...
Toutefois, elle vit enfin le bout du tunnel, passant dans un petit passage, elle vira brutalement à droite, et là, elle ne manqua pas d'ailleurs à érafler un gamin de justesse. D'ailleurs, elle distingua clairement le mécontentement de ce dernier mais pas le temps de gueuler après tout... Là, à quelques mètres de lui, elle vira sur le côté toutefois afin s'arrêter. Ses pneus crissèrent alors de façon horrible pour les dents, et la gomme de ses derniers laissèrent quelques marques sur le bitume. C'était ici. Ici? Cela ne ressemblait à rien cet endroit? Comment pouvait-on donner rendez-vous ici? ça sentait le piège... d'autant plus qu'il n'y avait personne... un SDF croisé sur le chemin, un gamin qui avait fini par faire partie de la rubrique des chiens écrasés.... cela ne serait pas lui son client quand même? Là, toujours chevauchant sa moto, elle n'éteignit pas le moteur, regardant aux alentours. Elle finit toutefois par jeter un coup d'œil à sa montre, ou plutôt, son micro-ordinateur qu'elle possédait sous sa manche. Elle tapota plusieurs touche, un petit écran holographique apparu le temps qu'elle vérifie si elle avait reçu un mail d'annulation ou pas... mais visiblement il n'y avait rien... ça serait un comble si le client lui même ne se montrait pas. Et dire qu'elle s'était dépêchée peut-être pour rien... la galère. Cependant, à ce même moment, elle tourna la tête en direction du petit bonhomme qui guettait derrière une muraille...le même qui avait râlé parce qu'elle l'avait frôlé... Non... ça ne pouvait pas être le client... comment un gosse pourrait se payer ses services après tout...
" Petit... tu n'aurais pas vu traîner quelqu'un avec un air suspect dans les parages? "
Ce n'était pas que Erlina n'était pas patiente, mais pour le travail, il fallait se montrer précis et efficace. Ce fut donc de sa voix électronique qu'elle s'adressa directement au petit gars du coin... si il espionnait de là, alors il avait dû voir quelqu'un de louche dans les parages non? Si ce n'était pas le cas, ce faux rendez-vous lui faisait perdre du temps inutilement, et le temps, c'était de l'argent...
Massimo A. Torino
[ ESPION ] { ~ Let's go to the candy mountain ~ }
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Finalement, l'informateur n'avait pas menti. Massimo avait du mal à faire confiance à ses 'collègues', non pas parce qu'ils étaient dans la Mafia, mais parce qu'à cause de son âge, il passait souvent pour la bonne poire de service. Pour lui, c'était le premier avril tous les jours, ou presque. Il ne se passait pas une journée sans qu'il ait droit à une ou deux remarques moqueuses, ou juste amusées pour les plus sympa. Des remarques auxquelles il avait fini par s'habituer. Ce qui ne voulait pas dire qu'elles ne l'atteignaient pas. Certains jours il arrivait à les ignorer, d'autres pas. Dans ces cas-là, il se ridiculisait plus qu'autre chose et sa susceptibilité ne faisait qu'amuser davantage ceux qui riaient de lui. Mais Massimo n'était pas du genre à se la jouer pauvre petite victime, et il aurait préféré mourir plutôt que d'aller chialer chez son père. Son père... Le jeune mafieux songea que ce dernier n'apprécierait pas qu'il se trouve ici, qui plus était pour rencontrer ce Black Horse. Ce genre d'individu anonyme était parfois plus dangereux qu'un criminel de renommée publique. Car qui savait ce qui se cachait derrière un masque ? Mais Massimo n'était pas du genre à se dégonfler au dernier moment. Il resta en retrait tandis que le 'chauffard' s'arrêtait et jetait un coup d'œil aux environs. Le garçon se demandait s'il devait brancher son magnétophone tout de suite, lorsqu'une voix électronique le fit sursauter. 'Il' venait de lui poser une question.
BLACK HORSE ▌Petit... tu n'aurais pas vu traîner quelqu'un avec un air suspect dans les parages ?
Massimo eut un léger rictus, réaction instinctive. "Je ne suis pas petit !" faillit-il rétorquer. Mais il en avait un peu marre de le crier à longueur de journée. Il prit une légère inspiration et s'avança dans le cercle de lumière du réverbère le plus proche. Les mains dans le dos, il tripatouillait son magnétophone.
MASSIMO ▌Un type avec un air suspect ? Je vous ferai remarquer qu'il n'y a que ça, dans le coin.
Il acheva sa réplique par un sourire ironique. Il n'avait pas encore enclenché son magnétophone. L'enregistrement serait retransmis en direct sur son ordinateur. Ce n'était pas le système le plus moderne, ni le plus discret, mais Massimo ne pouvait pas se permettre d'acheter du matos hors de prix sans que son père s'en aperçoive. Voilà ce que c'était, de vivre chez papa-maman... Même s'il était persuadé que son père surveillerait encore ses activités lorsqu'il vivrait seul. Il jeta un regard autour de lui, comme s'il vérifiait qu'il n'y avait personne dans le coin, puis demanda sur un ton innocent :
MASSIMO ▌Vous attendez un client, peut-être ?
Et là, il eut l'illumination. Immédiatement, il sentit son rythme cardiaque s'accélérer. Massimo n'avait été formé qu'à l'espionnage. Il n'était pas dans son rôle de préparer les plans d'une mission ; lui ne faisait que l'exécuter. Et ce n'était, la plupart du temps, rien de bien impressionnant. Il n'était pas doué d'une intelligence sur-dimensionnée, et les quelques stratagèmes qu'il imaginait, il les devait à l'espièglerie propre aux enfants de son âge. Il n'aimait réfléchir que si c'était dans un but ludique. C'était probablement pour cela qu'il trouvait ennuyant d'étudier. Cependant, à cet instant, il se sentit aussi excité que s'il avait eu l'idée du siècle. Attention, il ne fallait pas que cela se voit...! Et il devait être bien sûr de lui avant de lancer son 'plan diabolique'. Enfin, pas si diabolique que cela... Ce n'était qu'un tout petit mensonge de rien du tout. Et Massimo était très doué pour mentir, quand il le voulait. Il fallait juste qu'il se concentre et oublie que Black Horse, comme la plupart des adultes, le voyait comme un gamin inoffensif. Ensuite, tout dépendrait de la réponse qu'il lui donnerait. Il surveilla sa réaction et jeta un coup d'œil à sa montre, avant de lancer, sur le ton de la conversation :
MASSIMO ▌Vous avez dix minutes de retard.
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Chauffard ! ■ PV Erlina
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