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 Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !}

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Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !} Vide
MessageSujet: Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !}   Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !} Icon_minitime1Mer 30 Juin - 4:48

Here is my little basket, Grandma.


      Prénoms : Yunnan, Darjeeling. Maman aimait bien le thé.
      Nom : Liddell. Comme Alice. Haha.
      Surnom : On l'appelle « Little Red Riding Hood » dans le métier, rapport à son style vestimentaire.
      Date de Naissance et âge : 2182, 25 mai. En même temps que les fleurs éclot Yunnan. Aujourd'hui, elle a dix-huit ans.
      Groupe : Scapins dannati.
      Nationalité : Anglaise. (Yunnan est métisse, anglaise par son père, italienne par sa mère.)
      Manie, habitude, tic : Elle fume, mais seulement si on lui offre des cigarettes. Elle ne boit pas souvent mais dès qu'elle approche de l'alcool ça finit en cuite. Dès qu'elle a quelqu'un à rencontrer pour son travail, elle se déguise. Quand elle s'infiltre dans des chambres d'enfant, elle se déguise aussi mais en petit Chaperon rouge. Sinon, son style vestimentaire habituel tourne autour du rouge écarlate. Yunnan sans rouge, ce serait comme un couteau sans lame. Ce ne serait pas un couteau.
      Profession : Yunnan ne saurait pas nommer son métier si on le lui demandait, mais cela s'approcherait sûrement de « mercenaire ». Pour vous expliquer cela, elle est spécialisée dans l'infiltration (de lieux publics comme privés), et une fois infiltrée, elle peut réaliser différentes actions selon le bon vouloir de son client. On la charge souvent de vols ou bien de sabotages, mais il arrive qu'on lui demande d'infiltrer d'autres personnes ou bien de tuer des gens. La dernière chose est assez déconseillée, parce que ça lui fait très peur et qu'après elle risque de vous gronder en vous pleurant dessus et en se mouchant dans votre chemise. Rapport à un traumatisme de ses débuts. Comme nom, on pourrait essayer de retenir « infiltreuse »... ?
      Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !} Xfbuqx

      Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !} 23si5qv

      Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !} 2m26skl


Do you want some butter ?


    Ce qu'elle pense (précisément) de la mafia : Admiration, dégoût, haine. Tout à la fois. Pourquoi ? Parce qu'ils tuent. Ils tuent, de leurs mains. Comme des rats mordant dans un morceau de fromage, ils arrachent la vie à leurs congénères. Ils tuent.
    A t-elle déjà eu affaire à la mafia : Pour quelques travails, mais c'est tout. En même temps, il faut dire qu'elle les fuit comme la peste.

Well, you may prefer wine...


« Dis Maman, tu pourrais me raconter l'histoire du petit Chaperon rouge ?
- Allons... C'est démodé...
- Allez, Allez ! S'il-te-plaît !
- Très bien, mais je te préviens ; ce petit Chaperon rouge là n'est pas comme tous les autres Chaperons rouges.
- Comment est-il, Maman ?
- Il est calme, sans aucune compassion. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'a pas pitié. Il aime le thé et les antiquités. Il est capable du meilleur comme du pire. Il endosse plusieurs rôles le jour, mais la nuit...
- Quoi, qu'est-ce qu'il fait la nuit ?!
- Il se faufile sous les lits... Il raconte des histoires de monstres, d'horreurs, de morts et de tragédie... Et quand il a fini son histoire... BOUH !
- Aah !
- Il fait pleurer les enfants et les mamans sont obligées de se lever pour venir raconter l'histoire du petit Chaperon rouge pour qu'ils s'endorment. Maman doit retourner dormir, maintenant, mon chéri. Maman travaille demain, et il est trois heures du matin.
- Mais Maman, il va venir me manger !
- Chéri, pour la centième fois : le petit Chaperon rouge n'existe pas. »

    18 septembre 2181.
    Jusque là je m'en suis plutôt bien sorti. J'ai traversé la paroi en latex rose - étrange dispositif, d'ailleurs -, et je me suis tranquillement tortillé jusque l'ovule. Mes camarades, Roger et Jane, m'entraînent en avant en me disant qu'il faut me dépêcher. J'accélère un peu, et observe les autres complètement paniqués autour de moi. Haha ! Pitoyables créatures. Je les vois foncer dans ce pauvre ovule, comme des machines réglées pour accomplir leur destin. Stupides. Je m'avance, m'y tortille un peu et m'y enfonce du premier coup. Ouais, c'est bien, je gère.

    16 octobre 2181.
    Mon développement se passe plutôt bien, j'attends avec impatience que mes attributs se développent pour savoir comment accorder mes adjectifs dans ce journal intime. Je repense à Roger, qui espérait prendre possession de l'ovule et faire revivre son maître à penser, un mec bizarre là, Hilaire ou bien Hitraire, j'ai pas bien compris. De toute façon, c'est moi qui ai gagné. Et je n'ai pas l'intention de faire revivre qui que ce soit. Je serai une personne merveilleuse, et tout le monde se jettera à mes pieds. Na !

    6 mars 2182.
    C'est un petit peu serré, là. J'aimerais bien sortir, un jour. Je suis une fille, il paraît. Enfin, ça c'est ce que j'ai entendu à travers le mur, c'est pas trop sûr. La matrice s'agite un peu, ces temps-ci. Je crois qu'elle va pas trop bien. En général j'essaie de pas trop l'embêter mais quand elle m'empêche de dormir à quatre heures du matin parce que ses poumons font la fête, je suis obligée de la corriger à coups de pieds. C'est vraiment n'importe quoi, ces jeunes, hein.

    25 mai 2182.
    Je pense qu'il est temps de clore ce journal. Je vais le laisser ici, comme ça le prochain à accomplir toute cette aventure pourra le retrouver et se délecter de mon chef-d'œuvre littéraire. J'espère juste que la matrice ne l'expulsera pas par le rectum d'ici là. Bon, je crois qu'il est l'heure de sortir. Allez, zou !


Madame Bradford poussa un cri de souffrance et de soulagement lorsque son bébé sortit enfin. Cet accouchement prématurée l'avait prise de court et elle ne s'attendait pas à ce que sa grossesse ne dure que huit mois. Elle suivit du regard la sage femme, et demanda lentement si elle était entière. La sage femme hocha la tête et examina le nouveau-né. Voilà un beau bébé, disait-elle. Pour sûr, renchérissait Monsieur Bradford. Elle s'appellera Yunnan, dit Madame Bradford. Yunnan Darjeeling, répéta-t-elle. Et elle mourut.

Mettez vous à la place de Monsieur. L'amour de votre vie meurt, et vous vous retrouvez avec une petite fille à moitié folle à éduquer. Yunnan avait maintenant deux ans. Elle savait à peine articuler quelques mots qu'elle en faisait la phrase la plus horrible que l'on puisse en faire. Par exemple, avec maman et ballon, elle arrivait à supposer que sa pauvre mère avait explosé comme un gros ballon. Heureusement pour ce pauvre Monsieur Bradford, il avait les moyens pour embaucher une nourrice à plein temps, et de se payer suffisamment de paquets de cigarette pour tenir une demi-semaine. Hélas, tout comme les cigarettes, les nourrices ne faisaient pas longtemps. Yunnan était un monstre sans l'être. Tout son mal était accompli par ses mots. Les gamins hyperactifs et hurlant dans tous les sens ? Non... Yunnan n'était pas comme ça. Elle, elle arrivait, calmement, et énonçait le plus d'horreurs possibles avec les mots qu'elle connaissait. Certains essayaient de la défendre. Elle est toute mignonne, avec ses grands yeux bleus, disait l'un. Elle ne sait sûrement pas ce qu'elle dit, disait l'autre. Mais dès qu'ils partaient, la petite rousse énonçait tranquillement que ces messieurs n'étaient que d'ignobles sacs à foutre gros comme des ballons et remplis d'épluchures de patates. Ou bien elle supposait, toujours avec ce petit sourire satisfait, que les enfants des invités qu'on lui envoyait comme compagnons de jeux étaient des résidus de sperme de singe. Comme quoi, même dans un milieu bourgeois, on ne peut pas contrôler les connaissances de son enfant, et encore moins les mots qu'il apprend.

Monsieur Bradford en était à deux paquets et demi par jour. Sa fille allait rentrer à l'école. Il était inquiet. Il avait fait une liste de toutes les écoles d'Angleterre, prêt à tout pour que sa fille ait une scolarité normale, priant le bon Dieu pour qu'elle n'importune pas trop ses maîtresses et ne se fasse pas virer dès la première semaine. Il se servit un café, et jeta un regard paniqué au pendule de la salle à manger. Elle allait bientôt rentrer.
Yunnan sortit de la voiture, avança jusqu'à la grande porte de sa maison. Elle se décala de deux pas vers la droite pour laisser sa nourrice actuelle ouvrir la porte. Puis elle s'avança, lentement, les yeux écarquillés dans le hall. Elle enleva ses chaussures, et les posa dans un coin. Elle enleva son manteau, et l'accrocha au porte-manteaux. La petite rousse s'avança lentement dans la salle à manger, toujours les yeux écarquillés. Elle aperçut Papa, fit un sourire béat et annonça qu'elle était rentrée.
Monsieur Bradford sursauta comme si on lui avait annoncé la visite d'un démon, et renversa la moitié de son café sur sa chemise. L'autre moitié était pour le tapis. Il bondit vers sa fille, attrapa ses épaules, et l'air affolé, lui demanda si ça c'était bien passé, bégayant comme un pauvre bougre. Il tremblait.
Un petit sourire ressemblant aux sourires attendris d'une mère se dessina sur les lèvres de la petite fille. Yunnan posa ses deux mains sur les joues de Papa. Et, tout doucement, dans un murmure, elle demanda à son Papa de lui acheter des livres d'histoires. Au début, il ne comprit pas bien. Il inclina la tête, et demanda quel genre d'histoires elle voulait. Elle se hissa sur ses genoux, s'y assit confortablement, et expliqua que la maîtresse avait raconté une très belle histoire avec une princesse qui dormait dans des ronces et un prince qui l'embrassait sans se piquer et il la réveillait et elle sentait bon alors qu'elle avait dormi pendant cent ans. Elle déclara aussi qu'elle aimait beaucoup le monsieur Perrault qui avait écrit tout ça et qu'elle voulait connaître ses autres histoires. Après tout, peut-être que les autres étaient tout aussi bien.
Monsieur Bradford était hébété. Où étaient passées ces mots qui faisaient si mal ? Les avait-il rêvés ? Sa fille semblait normale, aussi douce que toutes les autres petites filles de son âge. Il fit descendre sa progéniture, se resservit un café, et ordonna à un domestique de trouver pour sa fille tous les contes de ce Perrault qu'il pourrait se procurer. Il envoya ensuite sa fille jouer.

Yunnan fronça les sourcils, et grommela en glissant sa barrette dans la serrure de la porte. Elle n'aimait pas boire trop d'alcool ; à chaque fois toute sa vie repassait devant ses yeux et c'était vraiment, vraiment super lourd. Et souvent bruyant, qui plus est. Une fois la porte déverrouillée, elle s'avança lentement dans l'appartement miteux. On lui avait demandé de tuer un monsieur. Elle n'aimait pas trop ça, mais son métier l'y obligeait. C'était ça où elle ne mangeait pas, demain. Elle chercha du regard une quelconque forme de vie. Rien - tout du moins, pour l'instant. Soudain, un mal de crâne horrible. Je n'ai pas fini, disait son cerveau. Elle s'écroula contre un mur, se tenant la tête à deux mains. Je n'ai pas fini, répétait son cerveau.

Monsieur Bradford, après une demi-douzaine de tasses de café et tout autant de clopes écoulées, se posa calmement face au miroir de la salle de bains et réfléchit. Peut-être y avait-il un problème avec les conduits d'aération. Peut-être était-ce une hallucination collective. Oui, voilà. Il allait appeler un monsieur pour réparer les conduits d'aération. Le lendemain, le monsieur arriva. Il fut allègrement pressé par ce pauvre père, qui n'avait qu'une envie, c'est de prouver qu'il avait raison et que tout était logique. Le monsieur bidouilla quelques trucs, examina plusieurs conduits, puis dit que tout était en ordre. Monsieur Bradford le paya et l'accompagna jusqu'à la sortie. Mais alors... Était-il devenu fou ? Il se précipita voir sa fille, et la trouva en train d'écouter une histoire racontée par sa nourrice avec un garçon et un haricot, encore un truc français bizarre, quoi. Non. Elle était toujours aussi « normale ». Il s'assit dans le couloir, et réfléchit posément. C'était un tour de son cerveau. Il n'y avait aucune raison d'avoir peur. Après tout, les nourrices n'avaient jamais signalé la raison de leur départ. Peut-être partaient-elles tout simplement pour raisons personnelles. Oui. Voilà. Sa petite fille s'approcha de lui. On avait attaché ses longs cheveux roux en deux petites couettes. Elle se mit à genoux, et tout doucement, lui demanda en chuchotant pourquoi il ne l'appelait jamais par son prénom. Monsieur Bradford, surpris, répondit qu'il n'y pensait pas, voilà tout. Mais elle demandait si c'était vraiment pour cela. Elle demanda si c'était parce que ça avait un rapport avec maman. Elle demanda s'il avait l'impression d'avoir causé sa mort lorsqu'il voyait sa fille. Bradford hurla. Il poussa des cris de panique. Ce n'était donc pas son imagination ! Il n'était pas fou !
La nourrice accourut et demanda ce qu'il se passait. Yunnan se blottit contre elle et commença à pleurnicher. Elle avait voulu faire un câlin à Papa mais il avait commencé à crier, expliqua-t-elle. La nourrice fronça les sourcils. Elle dit que ses prédécesseurs l'avaient prévenue qu'il était complètement fou, et qu'elle démissionnait. L'air fâché, elle gronda monsieur Bradford et lui dit que s'il pensait un minimum à sa pauvre enfant, il l'enverrait en internat et consulterait régulièrement un psychologue.

Yunnan s'avança un peu plus dans l'appartement. Personne, il n'y avait personne. Elle rabattit son capuchon rouge sur son visage. Elle avait peur. Elle n'avait pas envie de tuer, ce soir. Elle n'avait pas envie de voir le corps mort tomber. Mais pourquoi avait-elle accepté ?! Quelle idiote ! Elle avait examiné tout l'appartement. Il ne restait plus qu'une pièce, la salle de bains, d'où elle pouvait entendre des bruits de vomi éloquents. Génial. En plus il avait la gerbe. Elle s'avança lentement dans le couloir, et s'arrêta devant la porte. De toute façon, elle ne pouvait plus partir, maintenant. Elle devait le faire. Si elle repartait, son client verrait qu'elle est venue mais qu'elle s'est dégonflée, et elle aurait une mauvaise réputation, et elle ne pourrait plus s'acheter de croissants chauds pour le petit déjeuner. Il fallait le faire. Pour les croissants.

Yunnan sirota sa tasse de thé et hocha la tête en réponse à son amie Lucy, qui parlait de ce qu'il se passait en Italie. Apparemment, il y avait eu un coup dans le tas il y a quelques jours et c'était plus comme avant. La petite rousse posa sa tasse de thé et demanda calmement d'où elle tenait ses informations. Lucy prétendit qu'elle avait appris ça par un grand qui l'avait su grâce à son oncle qui avait un ami qui vivait en Italie. Le renseignement totalement fiable, quoi. Du haut de ses sept ans, Yunnan jugeait qu'il ne fallait pas tout croire au mot tant qu'on n'était pas sûr de la source. Elle mordit dans sa tartine et avala une bouchée de bacon. Il fallait se hâter un peu ; si on arrivait en retard en cours, on se faisait gronder et c'était très inconvenant. Une fois son petit déjeuner fini, elle pressa Lucy et toutes deux se rendirent en cours. Lucy, c'était la fille avec qui elle partageait sa chambre. Elle était très gentille, et assez bavarde. Yunnan n'avait pas beaucoup d'amis. Elle était plutôt silencieuse, et calme comme l'eau d'une mare. Dès que quelque chose la heurtait, sa colère grandissait, grandissait, jusqu'à s'effacer complètement. Comme les ronds qui se font dans l'eau lorsqu'on y lance un caillou. Des profs étaient absents. Elles n'auraient pas cours l'après-midi. Yunnan décida de se rendre à la bibliothèque, et Lucy la suivit en trottinant. Lucy était une jolie petite brune aux yeux verts comme l'émeraude. Beaucoup de garçons la trouvaient très belle. Mais elle ne disait jamais un mot à ses amoureux. De toute façon, à cet âge là, on n'était pas toujours très intéressé par ses congénères, et encore moins pour une relation amoureuse. Une fois à la bibliothèque, elles s'installèrent sur une table à mi-chemin entre les contes et les bandes dessinées. Lucy aimait beaucoup les vieux vieux comics des années 1900, mais il n'y en avait que très peu et elle devait souvent se rabattre sur ce qu'il restait, bien que ça ne soit pas très drôle. Quand à Yunnan... Elle lisait, relisait et relisait encore et toujours ses vieux contes. Son préféré du moment était « Le Petit Chaperon Rouge », mais jusque là elle n'avait toujours pas réussi à trouver la vraie version. L'originale, celle de Perrault. Elle n'avait lu que des versions dérivées. On lui avait dit que la vraie fin était cruelle. Et elle n'avait qu'une envie, c'était la trouver. La connaître. L'assimiler.

La jeune fille poussa lentement la porte. Il fallait qu'elle vérifie quelque chose. Elle observa la salle de bains. Au fond, vomissait celui qu'elle devait tuer. « Sa cible », aurait dit un tueur. Mais elle ne voulait pas être une tueuse. C'était incongru. Le sang ne devait pas être versé de sa main. Jusque là, tous ses meurtres étaient indirects. Aujourd'hui aurait du être différent, Yunnan s'était promise de faire un pas en avant et de tuer elle-même. Mais elle ne se sentait pas prête. La salle de bains n'avait pas de fenêtre. Celui qu'elle devait tuer vomissait, se nettoyait le visage, fumait, puis vomissait encore. Il ne semblait pas l'avoir remarquée. Pourtant, c'est pas non plus comme si elle était discrète, avec ses vêtements rouge pétant. La jeune fille dévissa le bouchon de l'alcool ménager, puis elle recula de quelques pas et donna un coup de pied dedans. Puis elle tourna la tête vers celui qu'elle devait tuer, se motiva à faire le regard le plus effrayant qu'elle puisse, et cria très fort qu'elle était de la mafia et qu'elle venait le tuer. Celui qu'elle devait tuer sursauta en plein vomi et en lâcha son mégot. Il avait une tête répugnante. Le mégot tomba dans l'alcool ménager, et Yunnan commença à courir. Rien. Elle revint, lentement, et observa d'un air curieux le mégot, se demandant pourquoi il n'y avait pas le feu. Elle observa le bidon qu'elle avait renversé.
C'était un bidon de lessive.

Soudain, la bibliothécaire interpella Yunnan. La petite fille se leva, et se dirigea doucement vers elle, se demandant ce qu'il se passait pour qu'on l'interpelle de la sorte. La bibliothécaire expliqua qu'elle avait reçu récemment Le Petit Chaperon Rouge, de Perrault. La version la plus ancienne qu'on puisse trouver. La version originale, si l'on omet qu'un conte se transmet à la base oralement. La petite rousse fit un grand sourire, et prit joyeusement le livre que lui tendait la vieille dame. Elle allait savoir. Enfin. Elle revint s'asseoir près de Lucy, et lui expliqua la situation. Lucy était toute excitée. Elle voulait connaître la vraie histoire, elle aussi. Elle proposa à Yunnan de l'emprunter et de le lui lire dans leur chambre. Elle dit que Yunnan racontait bien les histoires. Yunnan accepta, et elle retourna voir la bibliothécaire. Elle lui dit que finalement, elle voudrait emprunter le livre. La vieille dame n'y vit aucun problème. Yunnan et Lucy sortirent de la bibliothèque et se dirigèrent vers leur chambre. Quand soudain, plein de garçons se mirent en plein milieu du couloir. Ils insultèrent Yunnan, et lui dirent qu'à cause d'elle, Lucy ne faisait pas attention à eux. Lucy les menaça, et dit que s'ils ne la laissaient pas passer, ils n'auraient plus le droit de lui parler. Ils les laissèrent passer, et elles entrèrent dans leur chambre. Lucy se mit en tailleurs sur le sol, et Yunnan se mit en face d'elle. Elle ouvrit religieusement le livre, et commença à lire.

« Il était une fois une petite fille de village, la plus jolie qu'on eût su voir ; sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge qui lui seyait si bien, que partout on l'appelait le petit Chaperon rouge. »

Yunnan lut lentement et religieusement. Le ciel s'assombrissait. Des feuilles d'arbres rougeoyantes heurtaient la fenêtre. Les cloches sonnèrent. On appela pour le goûter. La jeune fille posa le livre, et murmura à son amie qu'elle avait envie de boire du thé. Elle s'était arrêtée à la rencontre entre le Loup et le petit Chaperon rouge. Précédée de Lucy, la petite rousse quitta sa chambre et se rendit dans la cantine. Elle attrapa une tasse de thé et quelques biscuits, s'installa à une table et Lucy commença à discuter. Elle parlait de son papa qui buvait toujours un liquide bizarre qui s'appelait Voka, ou bien Dovka, quelque chose qui y ressemblait et qu'elle n'avait pas vraiment compris. Elle gloussa en disant que ça ressemblait un peu à « caca ». Yunnan acquiesça et sourit. Lucy demanda pourquoi Yunnan ne recevait jamais de visites de son papa à elle. Le sourire de la petite rousse subsista mais s'assombrit. Elle dit que c'était parce qu'elle le haïssait et qu'elle ne voulait même pas avoir vent de son existence. Lucy demanda pourquoi. Parce qu'il a tué maman, répondit Yunnan.

Monsieur Bradford tremblait. Il avait une preuve. Enfin ! Il tremblait de joie, et d'excitation devant ce papier. Avec une douce encre rose et une écriture d'enfant maladroite, sa fille lui écrivait qu'il était un monstre, que s'il avait fait plus attention maman n'aurait pas eu à subir ça, et qu'à cause de lui elle était née et lui avait pris sa vie. Elle lui écrivait qu'il devrait mourir, qu'il devait au moins ça à sa pauvre femme, et qu'elle ne comprenait même pas comment il pouvait continuer à fumer tranquille après ça, et à parler de fleurs et du beau temps avec ses collègues. C'était la seule lettre qu'elle lui avait envoyée. Avec cela était joint une petite lampe allumée, toute chaude. Il téléphona à son psychologue et lui dit qu'il avait besoin de le voir, tout de suite, maintenant ! Le psychologue accepta et Monsieur Bradford y courut. Il avait mis la lettre dans sa poche, et la lampe - qu'il avait éteint - dans l'autre. Il déboula dans le bureau de ce pauvre psy et déplia la lettre qu'il lui posa sous le nez. La voilà, la preuve, la voilà, disait-il. Le psychologue attrapa le papier. Il l'observa, regarda derrière. Il posa la feuille sur son bureau, et déclara calmement que ce papier était vierge, Monsieur Bradford. Ce dernier l'observa. Plus rien ! Tout avait disparu. Il releva la tête, et cria que ce n'était pas possible, que c'était de l'encre invisible. Il sortit la lampe et la posa en dessous. Mais la lampe était froide, maintenant. Désespéré, il attrapa le col de la chemise du psychologue et réclama de la chaleur, du feu. Il faut la chauffer, disait-il, il faut la chauffer ! Le psychologue appela l'hôpital psychiatrique le plus proche. Monsieur Bradford y fut interné. Quant à la feuille de papier vierge, elle fut jetée à la poubelle.

Yunnan fut paniquée. De la lessive. Tout son plan venait de tomber en miettes. Que faire ? Cet homme, dont le vomi dégoulinait de sa bouche articula quelques mots. Apparemment, il remettait en cause le fait qu'elle soit de la mafia. Il sembla aussi se moquer de ses vêtements. Il demandait si elle ne se sentait pas trop ridicule, comme ça. Il se leva et avec la rapidité d'un zombie privé de ses jambes, il commença à s'approcher d'elle. Attention, prévint Yunnan. Elle sortit son revolver et le menaça, et elle dit qu'elle n'hésiterait pas à tirer. Mais ça ne l'arrêtait pas. La jeune fille tira dans les pieds d'une étagère. Elle s'écroula sur Celui qu'elle devait tuer. Mais il se releva, et continua d'avancer. Il sortit de sa poche un poignard, dont l'étincelle capta le regard de Yunnan. Elle devait l'arrêter. Elle devait le tuer. Maintenant. Sinon, c'était lui qui s'en chargerait. Elle dirigea lentement le revolver vers lui, le tenant à deux mains. Celui qu'elle devait tuer ricana, et remarqua qu'elle tremblait. Il fit un grand sourire, un sourire comme seuls les monstres peuvent le faire. Il s'approcha de plus en plus.
Yunnan tira. Deux fois. La première fut pour sa prostate, l'autre pour sa boîte crânienne. Elle avait tué Celui qu'elle devait tuer.

Yunnan et Lucy retournèrent à leur chambre. Yunnan attrapa le livre, et reprit sa lecture, d'une voix claire. Chacun de ses mots étaient prononcés avec précaution, et elle allait assez lentement pour être sûre de ne pas buter et de ne pas déformer une aussi belle histoire. Elle était à l'avant-dernière page. Elle rêvait déjà du contenu de la page suivante. De belles princesses, de beaux princes, de magie et de belle vie pour toujours. Elle tourna la page. Et sa voix commença à trembler. Puis, à un moment, elle s'arrêta, et baissa la tête. Lucy insista pour savoir la suite. Alors, avec un regard complètement vide et toujours avec cette lenteur caractéristique des enfants qui viennent d'apprendre à lire, Yunnan lut.

« Et, en disant ces mots, ce méchant Loup se jeta sur le petit Chaperon rouge, et la mangea. »

Lucy hoqueta de surprise. Yunnan chuchota qu'elle lui épargnait la moralité. Lucy sembla désolée. Elle savait combien de mal cela faisait à son amie. Elle savait que quelque chose en sa chère colocataire venait de s'écrouler, de se détruire. Des rêves, une passion, un espoir. Elle n'aurait pas su le définir, étant enfant, mais comprenait que Yunnan aurait besoin de soutien. La petite rousse posa le livre sur sa table de chevet et s'allongea sur son lit. Le temps passa. Le ciel était très sombre, maintenant. Lucy dit qu'il fallait aller souper. Yunnan acquiesça. Elles se rendirent à la cantine, et soupèrent.

Yunnan s'assit dans la salle de bains de leur chambre, et elle alluma sa cigarette. C'était sa toute première. Un plus grand qu'elle le lui avait passé. Elle allait fumer. Elle allait comprendre ce que ressentait son père lorsqu'il fumait toutes ces cigarettes, à la maison. Elle la porta à ses lèvres. Quand soudain, Lucy déboula, écrasant la porte contre le mur. Elle lui arracha sa cigarette et la lança dans les toilettes, puis traîna Yunnan dans leur chambre et la gronda. Fumer, c'était dégueulasse, c'était pas bon pour elle, disait-elle. Yunnan la contredit en disant qu'elle voulait quand même essayer. Lucy commença à crier. Yunnan s'énerva aussi, mais sans crier. Les sourcils froncés, elle appuya sur le fait qu'elle avait treize ans maintenant, qu'elle était une grande fille et qu'il serait temps qu'elle découvre la vie. Lucy s'énerva encore plus. Quand soudain, Yunnan se mit à crier. Elle cria que Lucy était tout le temps sur son dos alors qu'elle faisait ce qu'elle veut et qu'elle avait sûrement beaucoup plus fumé qu'elle. Et la rousse partit, en prenant bien soin de claquer la porte derrière elle. Elle se dirigea vers le jardin. Elle savait qu'il n'y avait pas besoin de grand chose pour que sa colocataire se rende compte qu'elle en faisait trop. Et elle savait pertinemment qu'elle avait employé les bons mots. Elle s'assit sous un arbre, profitant du peu d'ombre qu'il lui accordait sous ce soleil d'été. De toute façon, si Lucy n'était pas contente, elle n'avait qu'à partir. C'est pas comme si elle était forcée de rester, d'abord. Yunnan fouilla dans ses poches. Le grand lui avait offert trois cigarettes. Elle attrapa la deuxième, et l'alluma. Elle put enfin sentir ce goût si spécial envahir sa gorge. Elle s'appuya contre un arbre. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi les gens ne pouvaient se passer de la nicotine. C'était pas si merveilleux que ça. Lucy arriva. Elle s'assit près d'elle, sans rien dire. Yunnan glissa la dernière cigarette entre les lèvres de son amie, et elle l'alluma. Lucy tourna la tête vers elle, le regard plein d'espoir.

« Tu sais, il faut me pardonner si je suis comme ça avec toi... Enfin, tu vois, je... Je t'aime, quoi...
- Oh ? Mais moi aussi je t'aime, avec toute l'amitié que je te dois !
- Non... Pas comme ça... Enfin... Laisse tomber. »

Yunnan fit un sourire joyeux, et tira sur sa cigarette. Elle avait très bien compris. Mais ne sachant pas vraiment comment réagir, elle avait préféré faire comme si de rien n'était. Au bout d'un moment, après avoir assez réfléchi, elle écrasa sa cigarette dans l'herbe. Elle se tourna vers Lucy, et écrasa la sienne aussi. Sous les longues mèches de cheveux roux tombées sur son visage, deux yeux bleus pétillants fixaient Lucy. Yunnan écarta lesdites mèches, et se pencha doucement vers sa colocataire. Leurs lèvres se frôlèrent. Quand soudain, le prénom de Lucy résonna, au loin. Quelqu'un venait les chercher. Yunnan jura, et s'écarta, boudeuse. Une dame arriva. Son regard semblait pétiller de joie. Toujours avec cette pétillance insensée, la dame annonça que le père de Lucy allait mieux, et qu'il allait la reprendre avec elle. Lucy fit un sourire crispé, dit que c'était très bien et demanda quand il venait. La dame répondit qu'il viendrait après-demain, puis elle repartit, car elle avait à faire avec des petits voyous. Lucy se retourna vers sa colocataire et commença une phrase, mais Yunnan se leva, avec un sourire pétrifié. La rousse articula que c'était très bien et que Lucy serait plus heureuse là-bas. Puis elle dit à la brune qu'il serait plus prudent de faire ses bagages dès maintenant. Lucy se leva aussi, et observa sa plus qu'amie - elles n'étaient pas encore assez avancées dans leur relation pour utiliser un autre mot qu'« amie ». Ce sourire qu'elle arborait était le même que celui des personnes qui se retiennent d'éclater en larmes. Lucy ouvrit les bras. Yunnan s'y jeta, et pleura toutes les larmes de son corps.

La jeune fille observa le corps gisant au sol. Elle avait tué. Elle avait sali ses mains. Le peu de lady qui subsistait en elle venait de s'évaporer. Elle était une gueuse, maintenant. Une pouilleuse. Une moins que rien. Elle sortit silencieusement dans l'ombre de la nuit et se dissimula dans une petite ruelle pour appeler son client et lui dire que c'était fait. Sauf qu'au lieu de l'annonce prévue, elle commença à pleurer, à pleurer. Elle pleurait, comme une enfant l'aurait fait. Au milieu de ses sanglots, elle bégaya qu'elle n'était plus une lady et ordonna dans un reniflement à son client de la rejoindre, en indiquant la rue où elle se trouvait. Une vingtaine de minutes plus tard, il arriva, troublé. Voilà qu'il se retrouvait avec un cosplay du petit Chaperon rouge en larmes. La petite fille avait retiré son capuchon et ses cheveux blonds - teinture, quand tu nous tiens - scintillaient à la lumière du lampadaire. Elle en aurait presque été belle, si elle ne reniflait pas comme un cochon en braillant qu'elle n'était plus une lady. Au bout de cinq dernières minutes de reniflements et de pleurs, elle attrapa la veste de son client et s'y moucha copieusement. Puis elle demanda son argent. Le client lui donna, la remercia, et commença à lui expliquer son geste, pourquoi il voulait que Celui qu'elle avait tué meure. Mais Yunnan partit en plein milieu de son récit. Elle n'était pas d'humeur à écouter quelqu'un raconter sa vie.
Elle marcha, abattue, jusqu'à un petit parc. Elle s'assit sur un banc, et alluma une cigarette. Non, elle n'était toujours pas une adepte de la nicotine. C'est juste que là, sur le moment, elle avait besoin de se détendre. Soudain, une personne vint s'asseoir à côté d'elle. Apparemment, c'était un sans-abri. Il lui fit un sourire, et dit que la vie était devenue bien difficile depuis le règne de Qui-tu-sais. Tellement difficile que même le petit Chaperon rouge en venait à fumer, apparemment. Il la prenait pour une illusion, une hallucination due à la folie. La folie, celle qui nous dévore quand on n'a plus aucun espoir, aucune fierté ni aucune raison de vivre. Tant qu'à être fou, autant que cela nous tienne compagnie, expliqua-t-il. Il parlait comme un gentleman, c'était plaisant. Il la regardait dans les yeux. Il avait les yeux bleus, comme elle. Le sans-abri fit un grand sourire et dit qu'avec sa coupe au carré blonde et son capuchon rouge, elle incarnait vraiment le petit Chaperon rouge comme il l'imaginait. Yunnan répondit que c'était normal puisqu'elle était un produit de son imagination. Il lui demanda pourquoi elle n'était pas dans le monde des contes de fées. Elle répondit qu'elle y était en ce moment même. Il fronça un sourcil et dit que cette vie ne ressemblait pas vraiment à un conte. Yunnan tourna la tête, et dit que les contes ne sont pas là pour faire rêver. Ils sont là pour vous apprendre. Elle lança sa cigarette sur le sol et l'écrasa avec son petit soulier, et dit au clochard qu'il ne fallait pas faire la même erreur qu'elle, et que sinon il se retrouverait dans une situation mentale incongrue. Il lui demanda pourquoi elle était si amère. La jeune fille expliqua qu'elle n'était plus une lady. Il lui demanda ce qui la faisait dire ça. Yunnan répondit qu'elle avait commis l'impardonnable de ses propres mains et qu'elle était souillée, que plus personne ne voudrait l'épouser. Le clochard répondit que si elle était plus vieille, il l'épouserait bien, lui. Puis il ajouta que plein de lady avaient commis l'impardonnable de leurs mains elle aussi, et que ça ne changeait rien au fait qu'elles soient des lady.
Silence.
Yunnan sortit son revolver. Elle le rechargea, et le planta droit sur les testicules du sans-abri. Elle tira. Puis elle le nettoya, et le rangea. Elle observa le pauvre homme hurler de douleur, sans un mot, et se leva. Après avoir réussi à se calmer, il lui demanda pourquoi elle avait fait ça. Elle répondit qu'elle n'aimait pas qu'un clochard glisse sa main sale sous sa jupe. Elle ajouta aussi qu'en tant que lady, elle n'avait pas à écouter les conseils d'un type aussi pitoyable que lui. Elle réajusta son petit capuchon sur sa tête et repartit en trottinant, après avoir insisté sur le fait qu'à 16 ans, elle savait ce qu'elle faisait.

Lucy était partie. Lucy était partie de l'internat. Lucy n'était plus là. Yunnan buvait son thé seule. Les garçons disaient que c'était de sa faute. Deux ans avaient passé depuis le départ de Lucy. Apparemment, elle et son papa s'étaient installés en Italie. Elle téléphonait régulièrement, toujours pour savoir si Yunnan allait bien. Un jour, au lieu du traditionnel « Lucy a appelé pour savoir si tu allais bien », on lui a annoncé que le père de Lucy a appelé pour dire qu'elle était morte en tombant dans les escalier. Elle s'était rompu le cou. Yunnan ne réussit même pas de la tristesse. Pour elle, Lucy était déjà morte. Elle était partie. Ou peut-être était-elle encore vivante ? Bah, tout ce qui importait, c'est qu'elle était partie. La jeune fille fit une moue boudeuse en se regardant dans le miroir. Elle ne pourrait même pas se rendre en Italie et la venger. A moins qu'elle ne tienne à combattre un escalier.
Elle repensa à Lucy. A leur enfance. A leurs centres d'intérêts respectifs. Lucy aimait les comics américains des années 1900, elle avait un goût prononcé pour les contes pour enfants. Elle repensa au petit Chaperon rouge. A la destruction de ses rêves. Elle se demanda ce qu'elle allait faire de sa vie. Vu l'allure que prenait ses études, elle finirait sûrement femme de ménage, ou bien intérimaire remplaçante de robots défectueux. Elle sourit, et se dit qu'elle ne voulait pas finir comme ça. Un coup dans le tas en Italie, hm ? Allons voir ça de plus près.

Yunnan venait d'arriver en Italie, à Venise, plus précisément. Elle observa autour d'elle. Les gens avaient l'air sombre. Elle rendit visite au père de Lucy, se recueillit sur la tombe de son ancienne plus qu'amie. Elle fit changer son nom. Yunnan Darjeeling Bradford devint Yunnan Darjeeling Liddell. Elle s'était coupé et teint les cheveux : sa tignasse rousse était maintenant devenue une coupe au carré blonde. Elle se fit passer pour une petite fille abandonnée auprès d'une famille, le temps d'avoir des bonnes bases en italien et de comprendre comment la vie se passait ici. Elle décida aussi de s'intéresser aux comics de Lucy, et aux trucs de Marvel. Qui sait, peut-être que cela la rapprocherait de Lucy ?... Enfin pas trop, quand même, n'oublions pas que celle-ci habite l'au-delà maintenant. Elle fit aussi quelques petits boulots, du genre baby-sitter ou bien serveuse dans un café... Ne sachant pas vraiment ce qui l'attendait dans cet endroit, Yunnan prenait soin de sortir tous les jours déguisée - et ce de façon différente selon les lieux où elle se rendait. Un jour, par un beau matin d'été, ou peut-être d'automne, je ne sais plus, un homme de la famille dans laquelle elle s'était basée lui demanda de s'infiltrer dans une entreprise pour récupérer un renseignement. Bon, comme n'importe quelle humaine dotée de raisonnement logique, Yunnan refusa, évidemment. Mais il insista. Il dit qu'il paierait bien. Elle demanda combien il la paierait. Du bout des lèvres, il murmura le chiffre. Yunnan y fonça.

Mais ce n'était que d'innocents débuts. Au fur et à mesure que le temps passa, Yunnan commença à comprendre comment cela fonctionnait. Un jour, elle disparut de la famille qui l'avait accueillie. Trop encombrants. Elle se procura un logement - miteux mais logement quand même - et se spécialisa dans un domaine précis, l'infiltration. Mais là n'était pas la chose. Là n'était pas son but. Son but ? Profiter du petit monde de terreur et d'ombre qui avait envahi Venise, et réinstaurer les légendes des contes oubliées. Après tout, à la fin, le petit Chaperon rouge est mangé par le Loup ; alors pourquoi ne pas se jeter directement dans sa gueule ? Tout comme lui, Yunnan pensait plus à cueillir des fleurs plutôt qu'au danger qui pouvait bien la dévorer dans les ruelles sombres de cette ville. Bien qu'il n'y ait pas beaucoup de fleurs, ici.

Pour l'instant, elle était seule et donc pas assez puissante pour s'en prendre à ce qu'elle appelait les « anciens » - comprenez par là une référence aux personnes plus âgées qu'elle physiquement. Alors sa cible principale était les enfants. Elle se glissait dans les chambres, derrière les tables de chevet, sous le lit. Et racontait, avec la voix qu'elle prenait pour impressionner Lucy lorsqu'elle lui racontait des histoires qui font peur, des histoires de mort. Des histoires de monstres. Des histoires de viol. Elle dévoilait les facettes horrifiantes des contes oubliés.
Le petit Chaperon rouge est mort, mais pas sa légende.
Partout, partout, il distribue joyeusement aux petites mère-grands de Venise les petits pots de beurre de la terreur.


CAPPUCCETTO ROSSO REVIVAL
Vos enfants n'oseront plus dormir la nuit.

« Il paraît qu'elle parle un Italien bizarre, avec un accent de quelqu'un qui mange du chewing-gum ! », Anita, huit ans.

« Moi j'ai entendu dire qu'un jour, en partant de la chambre d'un enfant, ben elle est tombée par la fenêtre ! Et du coup, elle aurait tout le temps une corde sur elle. Vous croyez qu'elle peut nous étrangler avec ? », Lamberto, neuf ans et demi depuis hier.

« Eh ben moi je suis sûre que en vrai c'est une maman parce que les mamans elles ont des systèmes pour se reconnaître et comploter et quand j'appelle ma maman parce qu'il y a un monstre sous mon lit ben elle le voit pas et après elle me croit pas. Même si juste après je l'entends ronfler. », Luigi, six ans.

I also have some butter(flies) !


    Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !} 154c6yf
      Votre pseudo : Geez like in Jesus ♥
      Age, sexe : (genre, ASV quoi.) 14, Guerrière.
      Avatar de votre personnage : B.B. Hood from Darkstalkers.
      Comment avez-vous connu le forum ? Grâce à une amie, j'crois.
      Qu'aimez-vous/Détestez-vous dedans ? J'aime tout. Sauf moi.
      Autres ? Lalala ♫ station 2. 8D
      Autres 2 *A* J'ai fini Yunnan, je crois que je peux mourir tranquille maintenant. *se jette dans un précipice*
      PS : Si jamais vous pensez que quelque chose n'est pas logique, que quelque chose doit être modifié, si vous trouvez une bourde monumentale, si quelque chose ne vous plaît pas, dites le moi. Je me punirai et ensuite reviendrai en rampant pour corriger une éventuelle erreur. (Qui a dit "névrosée" ?)
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Dimitri A. Visconti

Dimitri A. Visconti

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Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !} Vide
MessageSujet: Re: Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !}   Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !} Icon_minitime1Jeu 1 Juil - 8:59

Bienvenue sur Infam Industry !!

Je te le dit directement : Je l'ADORE *o* Bien psychotique à souhait, bien folle comme je les aime, un air un peu sexy au fond, un peu d'attirance, de féminité, de classe dans plusieurs trucs, BREF, je l'aaaaime.
Ta fiche est super bien, tu ne parle peut-être pas assez du physique - ou alors j'ai loupé un épisode -, on comprend bien son caractère et le tout tiens la route. Bref, c'est avec joie que je te valide et espère sincèrement RP avec toi par la suite *o*

Ah et aussi : ..... Pauvre Lucy, elle est trop mignonne, elle font trop un couple trop chouppinet, je... j'étais trop mal quand j'ai vu qu'elle partait... *même si je m'en doutais très fort, c'était la rage en moi*

LUCYxYUNNAAN *o*


Validée - Scappini Dannati
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Yunnan. {Let's bring Red Riding Hood back to life !}

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